Profits: le meilleur du S&P 500 est-il derrière nous?

Publié le 10/07/2017 à 16:47

Profits: le meilleur du S&P 500 est-il derrière nous?

Publié le 10/07/2017 à 16:47

Le deuxième trimestre s’annonce solide pour les entreprises du S&P 500 américain.

La hausse de 6 à 8% des bénéfices prévue prolonge pour un quatrième trimestre la reprise qui a débuté au troisième trimestre de 2016.

La saison américaine des résultats financiers démarre le 14 juillet avec la banque JP Morgan Chase(JPM, 93,19$US), mais la pointe des annonces aura lieu lors de la semaine du 24 juillet alors que 40% des entreprises du S&P 500 dévoileront leurs résultats.

Les bénéfices du S&P 500 se dirigent vers un bénéfice record de 125$US (le cumul des 12 derniers mois) au deuxième trimestre, même si les analystes diminuent un peu leurs attentes depuis avril, comme le veut la coutume.

«Les analystes diminuent leurs estimés comme d’habitude, mais la révision à la baisse de 2% des prévisions est nettement inférieure à la moyenne de 3 à 4% que l’on observe typiquement avant le dévoilement des résultats. En fait, il s’agit du plus faible taux de révision en trois ans», note Savita Subramanian, de Bank of America Merrill Lynch.

Vincent Delisle, de Banque Scotia, attribue la bonne performance du trimestre au rebond de 13% du pétrole de son plancher de février 2016, au repli de 5% du dollar américain au deuxième trimestre et au sommet en sept ans des indicateurs mondiaux d’activité économique PMI.

Autre bonne nouvelle: la poignée d’entreprises qui ont déjà dévoilé leurs résultats ont fait bonne figure, ce qui est un bon présage pour l’ensemble des résultats, ajoute Mme Subramanian en se fiant aux corrélations passées.

Quelque 77% d’entre elles ont surpassé les prévisions de bénéfices pour leur deuxième trimestre, comparativement à la moyenne de 68% depuis la crise financière, précise M. Delisle.

«Le bilan préliminaire suggère qu’une grande proportion des entreprises devraient dépasser les prévisions au deuxième trimestre. Aussi, les chances sont bonnes pour que  les bénéfices surpassent les attentes par plus que la marge de 2% que nous estimons pour le moment», croit Mme Subramanian.

Le deuxième trimestre devrait se solder par une hausse de 9%des bénéfices au lieu du 6,2% prévu pour l'instant par la compilation, croit aussi Lindsey Bell, stratège de S&P Global.

Des comparaisons plus difficiles

Les stratèges préviennent toutefois que les résultats du deuxième trimestre n’auront pas l’éclat du premier parce que la comparaison devient plus difficile à soutenir.

Au premier trimestre de 2017, la hausse de 15% des bénéfices était à un sommet de cinq ans parce qu'elle se comparait au recul de 6,7% des bénéfices, au pire de la récession des profits, il y a un an.

Au premier trimestre de 2017, la progression de 7,3% des ventes était aussi la meilleure depuis 2014, tandis que la proportion des entreprises ayant surpassé les prévisions avait atteint un sommet en 13 ans.

Or, au deuxième trimestre, l'augmentation de 6 à 8% des bénéfices se compare au déclin plus modéré de 1,7%, un an plus tôt.

M. Delisle s’attend aussi à ce que les dirigeants modèrent leur enthousiasme lors des appels-conférence parce que l’effet favorable du dollar américain et du pétrole s’atténue. Le ton plus tempéré des perspectives pourrait prendre le dessus sur les bons résultats, dit-il.

D’ailleurs, les dirigeants ont été les plus silencieux que jamais pour un mois de juin. Seulement 18 d’entre eux ont fourni des orientations en juin.

«Après l’optimisme record observé après les élection, l’incertitude s’installe concernant les promesses de réductions d’impôts. Des données économiques plus mitigées jouent aussi probablement un rôle», renchérit Mme Subramanian.

La Bourse se projette vers l’avant

Les investisseurs regardent aussi plus en avant qu’en arrière si bien que le deuxième trimestre verra encore une fois son lot de contradictions.

Par exemple, les bénéfices du secteur de l’énergie rebondiront de 402% au deuxième trimestre, selon la compilation de FactSet, mais les titres pourraient rester de glace parce que les prévisions de cette industrie pâlissent.

Les prévisions pour les secteurs de l’énergie, des matériaux et de la consommation baissent en effet le plus à l’aube du dévoilement des résultats, tandis que les analystes augmentent encore leurs prévisions trimestrielles de bénéfices pour le secteur industriel.

Puisque les taux de révisions des bénéfices captent des tendances qui persistent souvent à court terme, la stratège croit que les secteurs industriel, de la santé et de la technologie sont les plus attrayants à l’aube des résultats, tandis les télécommunications, les services aux collectivités et l’énergie sont les moins attirants.

Pour l’instant, M. Delisle prévoit une hausse de 11% des bénéfices en 2017. L’amélioration pourrait être plus robuste si l’économie mondiale conserve son élan, si le billet vert reste faible et si l’emploi poursuit sur sa lancée.

Des baisses d’impôts et des dépenses en infrastructures prolongeraient le mouvement haussier des profits jusqu’en 2018, ajoute ce stratège.

Pour l'instant, le consensus projette une hausse de 9,4% des bénéfices dans 12 mois à un record de 133,20$US. Ces prévisions ont baissé de 2,5% depuis le 1er janvier à mesure que l'optimisme entourant les promesses de Trump s'est étiolé.

Ces projections devraient  rester fermes, croit tout de même Mme Bell, car si l'impasse politique à Washington atrophie l'envergure des baisses d'impôts et des dépenses en infrastructures, la bonne tenue de l'économie tant américaine que mondiale et le recul du risque politique en Europe compenseront. 

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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