Les perspectives de bénéfices commencent-elles à craquer aussi ?

Publié le 22/11/2011 à 16:51, mis à jour le 23/11/2011 à 13:45

Les perspectives de bénéfices commencent-elles à craquer aussi ?

Publié le 22/11/2011 à 16:51, mis à jour le 23/11/2011 à 13:45

Blogue. Ed Yardeni, président et stratège en chef de Yardeni Research, perd un peu plus de son optimisme, déjà usé par l’incapacité des politiciens à s’attaquer à leurs déficits et à leur endettement chroniques.

Les bénéfices des entreprises étant le principal déterminant de la valeur des actions, M. Yardeni s’inquiète de voir les prévisions des bénéfices des entreprises américaines reculer.

«  Je n’aime pas ce que l’indice de révision des bénéfices du S&P 500 signale », dit-il dans son plus récent blogue

Le Net Earnings Revision Index mesure chaque mois l’écart entre le nombre des estimés de bénéfices à la hausse et ceux à la baisse, et l’exprime en pourcentage de tous les estimés.

Un indice de 100 indique que toutes les prévisions de bénéfices augmentent, tandis qu’un indice à zéro signale qu’il y a autant de prévisions à la hausse qu’à la baisse.

Cet  indice, lissé sur trois mois, est passé de moins 6 % en octobre à moins 10,5 % en novembre, en raison d’avertissements de bénéfices moindres de la part des entreprises à la publication de leurs résultats du troisième trimestre et en raison des inquiétudes suscitées par la crise en Europe.

Or, cet indice évolue habituellement dans la même direction que l’indice manufacturier des directeurs d’achat américains, qui a maintenant de fortes chances de tomber sous la barre du seuil de croissance de 50, dit M. Yardeni.

Autre source de souci pour M. Yardeni, l’indice de révision des bénéfices du S&P 500 était négatif pour les dix secteurs du S&P 500 en novembre.

Les analystes ont retranché 24 % de leurs prévisions de bénéfice pour les télécommunications, 23 % de celles des sociétés du secteur financier, 18 % de celles des producteurs de ressources naturelles, 15 % de celles des producteurs d’énergie, 13 % de celles des sociétés industrielles, entre autres.

Les perspectives des sociétés du secteur de la technologie (- 9 %), de la consommation de base (- 6 %), de la consommation discrétionnaire (- 3 %), des services publics (- 3 %) et de santé (- 2,6 %) se tirent mieux d'affaires.

Un Fonds de liquidités mondial parrainé par Ben Bernanke

M. Yardeni croit toujours possible que les Etats-Unis évitent une récession, grâce à la croissance économique des pays autres qu’en Europe.

Sa confiance faiblit toutefois puisque la crise bancaire en Europe se répand aux pays émergents, car les banques européennes se retirent après avoir été un important bailleur de fonds dans ces marchés. Les banques européennes ont 2 400 milliards de prêts dans les pays émergents.

Si une nouvelle crise bancaire devait paralyser le système financier comme en 2008, M. Yardeni, croit que Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, se tient prêt à mettre sur pied en un nouveau fonds de sauvage qu’il a baptisé Global Liquidity Facility (GLF).

Un tel fonds recevrait des dépôts de la Réserve fédérale et des autres banques centrales. Ce capital servirait à racheter des obligations de pays en difficultés, à condition d’accepter la stricte supervision du Fonds monétaire international.

«  Il agirait ainsi comme la Banque centrale du monde afin de s’assurer que le système financier fonctionne et ainsi éviter une nouvelle profonde récession mondiale », écrit l’économiste.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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