Le meilleur conseil face au drame grec: prendre un bon recul

Publié le 29/06/2015 à 16:11

Le meilleur conseil face au drame grec: prendre un bon recul

Publié le 29/06/2015 à 16:11

On peut lire tout et son contraire sur la crise grecque depuis l’annonce dramatique d’un référendum grec par le premier ministre Alexis Tsipras, à minuit vendredi.

À lire en page 2: des spécialistes appellent au calme

Certains diront qu’une sortie de la zone euro est presque automatique si la Grèce ne verse pas au Fonds monétaire international les 1,77 milliard de dollars américains dus demain.

Ce camp croit aussi que la fermeture forcée des banques et le contrôle des capitaux aggraveront le déclin économique du pays déjà dysfonctionnel et précipiteront son éjection de la zone euro.

D’autres évoquent la création d’une monnaie parallèle, liée à l’euro, pour que les entreprises grecques puissent payer leurs factures et importer leurs biens.

Des optimistes disent qu’une sortie grecque de l’union monétaire enlèverait une épine dans le pied de la zone euro, tout en donnant de la crédibilité à la monnaie unique parce que les autorités font justement respecter les règles qui gouvernent son existence.

Comment y voir clair? En prenant du recul. La Grèce représente 2% de l’économie européenne et 0,3% de l’économie mondiale. C’est bien peu.

La Grèce consomme aussi très peu d’exportations de ses voisins. Moins d’un pour cent des exportations italiennes par exemple se dirigent vers la Grèce. La proportion pour les autres pays du G7 est encore plus modeste.

Les banques commerciales européennes détiennent aussi très peu d’obligations grecques dont la propriété a été transférée aux institutions européennes, en 2012.

De plus, le grand argentier européen, Mario Draghi, se prépare à un «Grexit» potentiel depuis longtemps et dispose de divers outils non conventionnels ainsi que 1000 milliards d’euros pour éviter un effet de contagion en rachetant des obligations souveraines.

En d’autres mots, même si l’économie grecque s’aggravera, les pare-feu mis en place pour l’Europe devraient fonctionner, s’accordent à dire les observateurs.

C’est d’ailleurs ce consensus qui explique la réaction modérée des marchés le 29 juin. Avec des pertes de 4% en Europe et de 2% en Amérique lundi, plusieurs Bourses ont conservé la majeure partie des gains engrangés la semaine précédente, en plein optimisme concernant une entente imminente.

Une majorité d'investisseurs font aussi le pari qu’une sortie de l’euro peut encore être évitée, grâce à un vote favorable des Grecs, dimanche prochain.

La décision de la Banque centrale européenne (BCE) de garder intact le plafond des liquidités d’urgence qu’elle a allongé aux banques grecques suggère qu’elle mise aussi sur un tel scénario.

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À lire en page 2: des spécialistes appellent au calme

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La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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