Le consommateur américain n'a pas dit son dernier mot, selon Macquarie

Publié le 08/12/2015 à 11:23

Le consommateur américain n'a pas dit son dernier mot, selon Macquarie

Publié le 08/12/2015 à 11:23

Les actions américaines, en particulier celles qui vivent des dépenses du consommateur, sont encore un bon pari, croit l’équipe de Macquarie Research.

Son approche diverge de celles de plusieurs autres firmes qui croient qu’après six ans de marché haussier, la pelouse devient plus verte ailleurs que ça soit en Europe, dans les marchés émergents et même au Canada.

Une économie interne solide

David Doyle, économiste et stratège, rappelle que l’économie américaine dépend beaucoup moins que d’autres du rythme de la croissance mondiale.

Les exportations américaines vers la Chine par exemple représentent seulement 1% de son produit intérieur brut (PIB).

L’impact indirect du ralentissement en Chine, qui provient de ses échanges commerciaux avec l’Europe, le Canada et le Mexique, est aussi relativement mineur, dit-il.

Pas de choc des taux

L’autre argument derrière son optimisme tient au fait que la hausse des taux par la Fed sera plus graduelle que ne le prévoient la majorité des investisseurs, ce qui devrait raviver l’appétit du risque, et donc celui pour les actions.

M. Doyle prévoit en effet qu’après le premier tour de vis de 0,25%, le 17 décembre, la hausse du taux directeur se limitera à 0,25% par trimestre. La normalisation se terminera lorsque le taux directeur aura atteint 2%, à la fin de 2017.

L'économiste s’attend à ce que les prévisions des gouverneurs de la Fed et de ses collègues se rallient graduellement à ce scénario, au fil du temps.

«Notre confiance repose sur le fait que la vigueur de l’économie américaine s’appuie sur des segments qui sont relativement à l’abri de la demande mondiale. Les dépenses de consommation réelles progressent à bon rythme, l’emploi et la rémunération augmentent, la formation des ménages s’accélère et le volume des hypothèques croît au plus fort rythme en 10 ans », indique M. Doyle.

Saine modération de l’emploi et des salaires

Le marché de l’emploi est aussi en bien meilleure posture que bien des observateurs ne l’estiment, croit aussi l’économiste.

À son avis, la création de 55 000 à 100 000 emplois par mois devrait désormais suffire à absorber les nouveaux arrivants dans le marché du travail.

Cela s’explique par le fait que 80% de la croissance de la population est concentrée dans le groupe des 55 ans et plus, ce qui gonfle les départs à la retraite.

À leur tour, ces nombreuses retraites ont l'effet de freiner les données globales concernant les hausses salariales. Les travailleurs qui quittent le marché du travail étaient au sommet de leur échelle salariale tandis que les jeunes, qui les remplacent, commencent souvent au bas de leur échelle de salaires, explique M. Doyle.

Malgré tout, la hausse annuelle de 2,8% des salaires qu’il prévoit en décembre serait la plus élevée depuis le début de la reprise.

Bref. Rien de mieux qu’une progression modérée de l’emploi et des salaires pour nourrir les dépenses de consommation, tout en assurant une lente remontée des taux.

Les services et le commerce en ligne se démarquent

C’est aussi une erreur de tirer des conclusions sur la santé du commerce de détail à partir des ventes décevantes des grands magasins et celles des vêtements puisque ces articles représentent à peine 3% des dépenses des consommateurs. Leur faiblesse est plus l’exception que la règle.

«Les achats de services s’approprient 70% des dépenses de consommation personnelles. Ces dépenses ont crû à un rythme de 5% depuis un an. Les voyages, les soins de santé et les restaurants sont les catégories en tête», précise M. Doyle.

Le bond record de 30% des ventes en ligne à 41 milliards de dollars américains prévu pour l’ensemble de 2015 année confirme aussi que la consommation se porte très bien.

L’équipe de Macquarie termine son rapport en transposant son point de vue macro-économique en choix de secteurs.

Dans le vaste univers de la consommation, le courtier préfère donc les quatre segments suivants : l’industrie du jeu et du divertissement, celle du voyage et de la restauration, les détaillants d’accomodation et les grands groupes de consommation.

La sélection de titres individuels reflète les recommandations d’achat de ses analystes.

Il est bon de rappeler que tous les stratèges visent une clientèle de pros qui gèrent activement un portefeuille déjà bien diversifié.

Ces pros ajoutent ou retranchent des titres, en périphérie de leur noyau de placements et cherchent surtout à surpasser les indices à court terme.

 

Voici les titres suggérés dans chacune des industries, avec leur cours actuel et leur cours-cible :

Jeu et divertissement :

Pinnacle Entertainment, PNK/33,38$US/45$US

Monarch Casino & Resorts, MCRI/22,13$US/23$US

International Speedway, ISCA/34,51$US/51$US

Regal Entertainment Group, RGC/19,66$US/23$US

 

Voyage et restauration :

Vail Resorts,MTN/114,90$US/125$US

Extended Stay America,STAY/16,79$US/27$US

MGM Resorts.MGM/22,63$US/30$US

Fogo de Chao,FOGO/15,45$US/20$US

 

Détaillants d’accomodation :

Alimentation Couche-Tard,ATD.B/59,60$CA/60$CA

Casey’s General Stores, CASY/112,88$US/115$US

Murphy USA, MUSA/57,29$US/70$US

CST Brands, CST/35,57$US/45$US

 

Distributeurs alimentaires :

Sysco, SYY/40,59$US,45$US

Performance Food Group,PFGC/22,36$US/28$US

 

Grands groupes de consommation :

Visa, V/78,90 $US/85$US

Amazon, AMZN/647,81$US/740$US

 

Pour profiter du boom des ventes en ligne, Macquarie suggère aussi les deux transporteurs de colis :

FedEx. FDX/161,27$US/192$US

United Parcel, UPS/103,14$US/107$US

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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