BLOGUE. À trois semaines des élections présidentielles américaines, les chefs d’entreprises font pression sur les politiciens pour qu’ils s’entendent sur un compromis pour éviter à tout prix le « précipice fiscal » qui menace l’économie américaine.

À en juger par le sommet en cinq ans de la confiance des consommateurs américains et la hausse de 1,1 % des ventes au détail en septembre, le consommateur américain moyen semble peu se soucier de cet enjeu.

Les financiers et les chefs d’entreprise, eux, sont hautement préoccupés puisque l’expiration automatique de congés fiscaux et la coupe automatique de dépenses, totalisant 600 milliards de dollars américains le 31 décembre 2012, replongeraient l’économie en récession.

Sans aucune visibilité sur que ce que leurs impôts seront l’an prochain, et sur l’ampleur des coupures de dépenses gouvernementales, les entreprises n’investissent pas et n’embauchent pas, a déploré John Engler, président du Business Roundtable, lors d’une allocution prononcée devant le Detroit Auto Club, aujourd’hui.

« Dans les faits, nous n’avons pas de régime fiscal en ce moment. Pas étonnant dans un tel climat d’incertitude que les entreprises hésitent à embaucher et à investir, même avec des liquidités à leur bilan », a-t-il ajouté.

C’est dire tout l’effet tonifiant qu’aurait sur l’économie et la Bourse une résolution de l’impasse budgétaire.

Le président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a qualifié « d’énorme » l’effet stimulant qu’aurait un compromis fiscal à Washington.

M. Blackfein fait partie d’un groupe de chefs d’entreprises qui utilisent les tribunes publiques, incluant le réseau CNN, pour enjoindre les politiciens à se mettre au travail.

Ed Yardeni, économiste et président de Yardeni Research est d’accord : « Le S&P 500 fracasserait de nouveaux records. Nous verrions une deuxième reprise économique, menée par les industries de l’immobilier et l’automobile ».

Il n’est pas le seul à espérer une résolution.

« Pour la première fois depuis longtemps, les gestionnaires que je rencontre me demandent de plus en plus s’il est possible d’envisager un scénario optimiste concernant le précipice fiscal et la Bourse. Le fait que ces financiers entretiennent l’idée d’un dénouement heureux est très encourageant pour la Bourse », note M. Yardeni, dans une note à ses clients.