Il est temps de s'ajuster à la hausse des taux

Publié le 05/07/2017 à 09:44

Il est temps de s'ajuster à la hausse des taux

Publié le 05/07/2017 à 09:44

Les taux des pays avancés augmentent de concert avec la cadence de l'économie mondiale. (Source: Banque Scotia)

L’élan de l’économie mondiale est la plus vigoureuse en sept ans et les grands argentiers des pays avancés se synchronisent pour retirer un peu plus de leur assouplissement monétaire.

Le moment est donc venu pour augmenter encore un peu plus l’encaisse en portefeuille et d’opérer une rotation de secteur, croit Vincent Delisle, stratège de Banque Scotia, à ses clients institutionnels.

Même si ses indicateurs macro-économiques sont encore tous au vert, M. Delisle juge qu’il est temps de devenir plus prudent.

Il se fie à ses signaux quantitatifs et techniques pour augmenter son encaisse de 3 à 6%, soit le niveau le plus élevé depuis 2009.

Sa répartition en actions diminue aussi de 65 à 62%, ce qui se compare à une pondération neutre de 60%.

«En un mot, les indicateurs du modèle tactique en faveur des actions sont probablement à leur meilleur et le profil risque-rendement de la Bourse devient moins attrayant», explique M. Delisle en entrevue.

Les Bourses mondiales ont aussi déjà beaucoup donné. L’indice mondial MSCI a gagné 10%, celui des marchés émergents 17%, depuis le début de l’année. 

À ce stade du cycle économique et boursier, il est sage d’encaisser des gains dans les secteurs les plus populaires et les plus chèrement évalués et d’ajouter aux liquidités.

Si les indices d’activité économique se modèrent d’ici la fin de l’année, en même temps que les banques centrales rétablissent leurs taux directeurs, la «pilule» pourrait devenir plus difficile à avaler pour les investisseurs.

Il ne faut pas oublier que 2018 marquera la troisième année de resserrement monétaire de la Fed américaine, tandis que la Banque du Canada commencera vraisemblablement son propre rattrapage, le 12 juillet, après neuf mois de tergiversations.

M. Delisle table sur trois hausses du taux directeur de la Banque du Canada d’ici la fin de l’année.

En Europe, l’inflation et l’économie se portent aussi nettement mieux que prévu.

Les cycles de resserrement monétaire durent en moyenne 26 mois. Cette fois, le cycle s’étire, mais plus il avance, moins la Bourse se fait généreuse.

«Une normalisation des taux, incluant la revente sans précédent des obligations accumulées par les banques centrales, apportent aussi son lot de risque d’erreur», ajoute M. Delisle.

Le virage valeur, une occasion de rattrapage pour la Bourse canadienne

Lorsque les taux montent, les secteurs-sous-évalués prennent généralement le bâton de performance des industries à forte croissance ou les plus chèrement évaluées.

Les titres vedette de technologie, du secteur industriel et de la consommation discrétionnaire par exemple pourraient donc perdre de leur élan.

Au Canada, cette rotation devrait être favorable aux banques, aux assureurs et aux producteurs d’énergie et de métaux, à la deuxième moitié de l’année.

Les banques bénéficieront de la hausse des taux à court terme qui améliore les marges d’intérêt tandis que la hausse des taux à long terme est favorable aux rendements financiers des assureurs.

Quant aux ressources, leur valeur d’aubaine devrait attirer les investisseurs plus tard en 2017, même si l’élan économique mondial perd un peu de son lustre.

«Le ralentissement des indicateurs PMI ne sera pas assez prononcé pour faire mal aux titres cycliques», indique M. Delisle en rappelant que ces choix sectriels visent à battre l’indice à court terme.

Le S&P/TSX torontois, qui s’échange au plus fort rabais (12%) par rapport au S&P 500 en neuf ans, devrait donc reprendre un peu du terrain perdu (0,7%) depuis le début de l’année.

Ceci dit, M. Delisle abaisse ses prévisions de bénéfices pour le S&P/TSX en 2017 et 2018 en raison du cours affaibli du pétrole. Son cours-cible de 12 à 18 mois pour l’indice torontois passe de 16400 à 16000.

 

Voici la nouvelle répartition de juillet et sa variation de cette répartition par rapport à celle de juin:

(0 indique aucun changement dans la répartiion depuis celle de juin)

Actions/62%/-3%

Canada/6,5%/-0,5%

États-Unis/16%/-1%

Japon-Australie/11%/0

Marchés émergents d’Asie/7%/- 1,0%

Amérique latine/4,5%/-0,5%

Obligations/32%/-8%

Gouvernementales/22%/0

De sociétés/10%/0

 

Encaisse/6%/+3%

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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