Beauchamp – Le S&P/TSX restera dans l’ombre du S&P 500

Publié le 03/04/2013 à 16:26, mis à jour le 04/04/2013 à 06:29

Beauchamp – Le S&P/TSX restera dans l’ombre du S&P 500

Publié le 03/04/2013 à 16:26, mis à jour le 04/04/2013 à 06:29

BLOGUE. L’indice torontois S&P/TSX a déjà effacé tous ses gains de 2013, avec son plongeon de 2 %, mercredi.

En fait, le retard de la Bourse de Toronto sur l’indice phare américain S&P 500 dure maintenant depuis 28 mois, sa plus longue période noire depuis la fin des années 1990.

Le fossé de rendement entre les deux indices pendant cette période atteint 21 %, précise Ed Sollbach, stratège chez Valeurs mobilières Desjardins.

Soyons juste: le S&P/TSX a tout de même rebondi de 65 % depuis la crise, par rapport au rebond de 132 % du S&P 500.

Le secteur de l’énergie, qui compte pour le quart du S&P/TSX est le principal responsable du retard parce que les producteurs canadiens n’obtiennent pas les prix internationaux pour leur pétrole en raison du manque de pipelines pour transporter le carburant aux raffineurs américains.

L’indice manufacturier chinois (PMI) s’est aussi maintenu sous ce même indice américain, presque sans interruption depuis 2010, renversant la tendance qui prévalait entre 2005 et 2009.

Vincent Delisle, stratège de Banque Scotia, continue de préférer le S&P 500 au S&P/TSX, comme il le fait depuis 2010.

« Le sous-performance du S&P/TSX se poursuivra parce que les bénéfices canadiens sont au neutre et que le potentiel d’une expansion de multiple est moindre pour cet indice que pour le S&P 500», explique M. Delisle.

Ingrédients manquants : un prix d’aubaine et une économie mondiale forte

Le stratège envisagerait de changer son fusil d’épaule si l’évaluation du S&P/TSX en fonction des bénéfices devenait de 5 à 7 % inférieure à celle du S&P 500.

Actuellement, les deux indices s’échangent à un multiple similaire de 13 fois les bénéfices prévus dans 12 mois.

En 2010, le S&P/TSX était 22 % plus chèrement évalué que l’indice américain.

Un déclin du huard canadien par rapport à la devise américaine, du niveau actuel de 99 cents à une nouvelle fourchette de 92 à 94 cents, viendrait aussi à l’aide de l’économie et des bénéfices canadiens.

Il manque un ingrédient important pour que le S&P/TSX se renverse. Il faudrait une croissance mondiale supérieure à 4 % favorable aux prix des ressources. L’économie mondiale vogue à un rythme de 3,2 %, depuis la fin de 2010.

Le long cycle haussier des ressources qui a tant profité au S&P/TSX entre 2001 et 2008, a pris fin en 2008, croit M. Sollbach.

Après plus de deux ans de performance mitigée, un rebond réflexe est possible au cours des 9 à 16 prochains mois, mais le moment et le déclic sont encore incertains.

« Un rebond de l’or ou encore l’approbation de l’oléoduc Keystone, qui transporterait le pétrole albertain aux raffineurs d’Oklahoma et du Texas, pourrait servir d’éléments déclencheur », suggère le stratège.

Plus d’encaisse à court terme

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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