À propos de Walmart et des mégabanques


Édition du 27 Octobre 2018

À propos de Walmart et des mégabanques


Édition du 27 Octobre 2018

[Photo: 123RF]

Plus nous avançons dans le cycle économique et que les taux remontent à la normale, plus les orientations des entreprises prennent de l'importance quant à la trajectoire des marchés.

Des colosses américains - les six grandes banques et Walmart (WMT, 96,56 $ US) - ont rendu des comptes récemment. Voici les éléments à retenir.

Walmart investit encore plus pour durer

Lors de sa rencontre annuelle avec les analystes, qui cherchent notamment à voir comment progresse son combat contre Amazon (AMZN, 1831,73 $ US), Walmart a fait valoir le virage entrepris dans sa culture d'entreprise, laquelle préconise les investissements en technologie et même le droit à l'erreur.

Le détaillant traditionnel a mis en relief l'usage des robots Bossanova, Fast, Emma et Alphabot (tant en magasin qu'en entrepôt), la collecte en magasin de produits commandés en ligne (bientôt dans 3 000 magasins) ainsi que le service de livraison qui sera offert à 60 % de la population américaine l'an prochain.

Si tous les analystes saluent le nouvel effort de Walmart pour se mettre à niveau à l'ère du cybercommerce, certains se demandent si ses investissements rapporteront les dividendes espérés. Scot Ciccarelli, de RBC Marchés des Capitaux, soupèse l'avantage concurrentiel que recherche le titan en innovant et ce qu'il en coûte : deux ans de déclin du bénéfice avant impôts.

En plus, le salaire des employés et les frais de transport augmentent au moment où la guerre de prix avec l'épicier Aldi se corse.

Ce cocktail défavorable nuira au levier de rentabilité habituel que Walmart obtient grâce aux économies d'échelle, craint M. Ciccarelli.

En un mot, au multiple de 20,2 fois le bénéfice attendu en 2019, la marge de sécurité est mince si ses investissements perpétuels grugent continuellement sa rentabilité, dit M. Ciccarelli, qui fixe son cours cible à 101 $ US.

Seth Sigman, de Credit Suisse, juge lui aussi le titre bien évalué en fonction d'un bénéfice par action qui augmentera d'à peine 4,42 $ US à 4,78 $ US entre 2018 et 2020. Son cours cible est établi à 103 $ US.

Bien qu'elle conserve une cible de 100 $ US, Karen Short, de Barclays, estime que Walmart a des «années-lumière» d'avance sur les épiciers traditionnels. «Les investisseurs portent trop d'attention au duel contre Amazon. Walmart est très bien positionnée par rapport aux autres épiciers pour continuer à gagner des parts de marché dans les aliments frais, ce qui stimule les ventes de marchandises générales», dit-elle. Mme Short aime aussi le fait que le géant du détail finance entièrement sa transformation sans émettre d'actions.

Les mégabanques américaines encore boudées

De leur côté, les grandes banques américaines ont fait bonne figure au troisième trimestre, affichant un bond de 31 % des bénéfices en moyenne, soit 7 % de plus que prévu. Seules Wells Fargo (WFC, 54,46 $ US) et Citigroup (C, 69,84 $ US) ont raté la cible des analystes, par 5 % et 3 %, respectivement.

Les titres ont peu réagi aux solides résultats, parce que les investisseurs redoutent un ralentissement de la croissance des prêts, perçoivent peu d'effet de la hausse des taux sur leurs marges d'intérêts, et doutent que les bénéfices aient été aussi solides sans la baisse d'impôt, explique Scott Chan, de Canaccord Genuity.

Justement, le scepticisme des investisseurs confère un certain potentiel à ces titres, croit l'analyste. S'ajoute à cela un fort mouvement de hausse des dividendes et de rachats d'actions. La croissance des prêts ralentit, mais les marges des banques devraient profiter des hausses du taux directeur de septembre et de décembre, lesquelles deviennent plus rapides que la hausse des intérêts versés sur les dépôts.

«Les provisions pour prêts douteux sont aussi stables grâce à la bonne tenue de l'économie» ajoute-t-il. L'augmentation des ratios des capitaux propres des banques complète le portrait.

James Fotheringham, de BMO Marchés des capitaux, relève tous ses cours cibles sur les grandes banques parce que leurs titres sont bon marché, dans une conjoncture qui leur est pourtant favorable. «L'emploi est bénéfique à l'emprunt, la remontée des taux est bénéfique aux marges, et l'assouplissement réglementaire l'est pour les capitaux propres», dit-il.

Dans l'ordre, il préfère Citigroup, Bank of America (BAC, 28,90 $ US), Wells Fargo et JP Morgan Chase (JPM, 109,83 $ US) en fonction du potentiel d'appréciation de chacun des titres. Ce potentiel dépend de leur évaluation par rapport &

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La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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