Zú: l'incubateur créatif au coeur du futur du divertissement

Publié le 30/08/2021 à 12:18

Zú: l'incubateur créatif au coeur du futur du divertissement

Publié le 30/08/2021 à 12:18

start-up

L’équipe de Zú propose trois programmes distinctifs pour soutenir et accompagner les entreprises du divertissement. (Photo: Facebook, Zú)

Divulgation : Dominic Gagnon est membre du CA de Zù.

 

BLOGUE INVITÉ. Dans le cadre de mes portraits d’entreprises ou d’entrepreneurs innovants, j’ai envie cette semaine de vous faire découvrir un incubateur encore méconnu du paysage montréalais, Zú, mais aussi trois start-ups issues de son écosystème: BeatConnect, Arcadia.TV et OVA! 

C’est lors de C2 Montréal en 2018 que Guillaume Thérien, directeur général de Zú, m’a fait connaître pour la première fois cette organisation qui tente de créer la prochaine génération d’entreprises du milieu techno. 

Il m’invite à faire une visite des lieux qui, il y a trois ans, étaient en construction. Lors de cette visite, j’ai demandé à Guillaume Thérien la raison derrière le nom Zú : « C’est simple, après avoir créé un Cirque sans animaux, Guy Laliberté souhaitait créer un Zoo avec uniquement des humains, un lieu où la créativité et l’innovation s’expriment en toute liberté. Sans animaux. Et sans barreaux.» En effet, avant la pandémie, l’incubateur situé dans l’ancienne Maison Alcan au Mille carré doré renfermait des humains créant le divertissement de demain. 

 

Au cœur de Zú

Zú est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de rassembler, de soutenir et de propulser les créatifs dans le secteur du divertissement, afin de générer des projets innovants de classe mondiale. Il les accompagne dans leur processus de création et de croissance, en facilitant l’accès aux ressources nécessaires au développement de nouvelles propriétés intellectuelles. Comme le disait si bien Guy Laliberté, l’initiateur de Zù, «la créativité québécoise est une ressource naturelle qui fait partie de nos forces et de notre personnalité. Ce talent, c’est notre trésor, notre richesse. »

La principale différence entre Zú et les nombreux incubateurs montréalais (il y en aurait plus de 30, selon Bonjour Start-Up) est qu’elle axe non seulement sur la création de propriétés intellectuelles, mais surtout sa protection. En effet, l’organisation vise à rendre les Québécois et les Québécoises propriétaires de leurs idées. Pour faire partie de Zú, la start-up devra créer des solutions technologiques générant de la propriété intellectuelle et celle-ci devra être inscrite au Canada. Essentiellement, l’idée est de permettre aux jeunes pousses québécoises de grandir suffisamment pour exploiter elles-mêmes leur propriété intellectuelle et la commercialiser partout dans le monde. 

 

L’innovation au cœur de trois programmes 

L’équipe de Zú propose trois programmes distinctifs pour soutenir et accompagner les entreprises du divertissement.

 

1. Genesis 

L’idée est là — approximative, rugueuse — mais elle est bien là, et elle ne vous quittera pas. Avec le circuit Genesis, les entreprises sont invitées à tester leur concept et l’explorer sous toutes ses facettes. Accompagnées d’experts, le programme permet de faire des essais et des erreurs, de se casser la gueule, mais surtout, d’avancer.

 

2. Focus

Le programme Focus a été créé pour les start-ups dont le projet se cristallise. C’est notamment par ce programme qu’est passé Shaftesbury, créateur et producteur primé de contenu original pour la télévision, le cinéma et le numérique, à l’intersection du divertissement, de la santé et des technologies de pointe. La startup s’est associée au Bloorview Research Institute pour développer School Bus VR, une expérience immersive conçue pour soutenir les enfants atteints de troubles du spectre autistique, en offrant l’expérience de conduire l’autobus scolaire sans quitter la maison. 

«Le programme Focus de Zú est le connecteur ultime. Nous avons trouvé que l’expérience de l’accélérateur Zú était incroyablement utile à un moment important de notre développement. L’expérience et les connaissances des conseillers ont été adaptées à nos besoins et ils nous ont fourni le coaching nécessaire pour passer au niveau suivant», mentionne Ted Biggs, VP à la technologie chez Shaftesbury.

 

3. Vector

Finalement, le programme Vector s’adressera aux start-ups qui sont déjà en activité dans l’industrie de la créativité et du divertissement, dont le lancement est prévu pour cet automne. Ce programme permet aux entreprises de gérer la croissance prévue par leur première ronde de financement en capital de risque et d’assurer le développement et la mise en marché de leur produit. 

 

Cercle de validation 

Trop souvent, les entreprises créatives sont perçues comme «des machines à subvention ou des trips créatifs». Zú crée une réelle jonction entre le milieu des affaires et les idées innovantes et créatives de sa communauté. Pour ce faire, elle a créé le Cercle de validation. L’objectif du cercle est de mettre les concepts à l’épreuve, mais aussi d’explorer les diverses applications possibles. Pour y parvenir, les dirigeant.e.s des start-ups sont invités à échanger avec des entrepreneurs et des entreprises reconnues. 

Comme le mentionne Eve Paré d’AHGM, participante au Cercle, «pour les jeunes pousses, le Cercle de validation permet de confirmer la proposition de valeur par rapport aux besoins des clients, de trouver les premiers utilisateurs potentiels et finalement d’obtenir une rétroaction du marché. Quant aux entreprises participantes, le Cercle leur offre une opportunité d’être aux premières loges du développement de solutions d’affaires et d’innovation tout en contribuant à la stratégie de validation des propositions de valeur ». 

 

Réinventer le secteur du divertissement par la technologie 

Faire un choix pour présenter trois projets a été très difficile. J’ai participé dans les dernières années à plus d’une dizaine de jurys pour sélectionner des start-ups dans plusieurs incubateurs. En toute franchise, la qualité des candidatures reçues dans la dernière année chez Zú était nettement supérieure à tout ce que j’ai pu voir par le passé. Toutes les entreprises participantes au programme en ce moment ont selon moi un réel potentiel de marquer le paysage créatif et de devenir des joueurs importants du divertissement. 

Arcadia.TV est le projet de Chris Olimpo et Jeremy Sholzberg (anciens de Sonder). La start-up est en train de créer une nouvelle catégorie dans le jeu, contrairement à tout ce que les joueurs ou le public ont connu auparavant: les SuperSports. Il s’agit de la première plateforme de jeu au monde qui combine l’e-Sport avec l’athlétisme traditionnel. Une plateforme sportive révolutionnaire qui permet à n’importe qui de courir et de rivaliser avec ses amis dans une arène numérique multijoueur à grande échelle — n’importe où. Au lieu d’avatars, les sportifs utilisent leur corps comme contrôleurs dans les jeux vidéo de compétition et ce devant un public en ligne et en direct. E-Sports + Sports traditionnels = Arcadia.TV. 

OVA est un pionnier, aujourd’hui reconnu comme un chef de file mondial dans le développement de logiciels immersifs assistés par l’intelligence artificielle. Armés de leur vaste expérience en informatique spatiale, ils aident leurs clients à implémenter leur solution clé en main en XR — stellarX — dans leur quotidien, en simplifiant et en uniformisant ainsi leurs opérations commerciales en un tour de main. Qu’il s’agisse d’éducation, de simulation, de formation de personnel, de prototypage ou encore de visualisation!  L’entreprise a développé des expériences de réalité virtuelle et augmentée pour des clients tels que Bombardier, la Marine royale canadienne, Hydro-Québec et Northwell Health, le plus grand réseau hospitalier de New York. 

BeatConnect est le projet d’un ancien de Connect&Go, Nicholas Laroche. Je me rappelle encore sa passion pour la création de beat. Il ne manquait pas une occasion de nous inviter à écouter son dernier son. En tant qu’entrepreneur, je ne peux être plus content que de voir d’anciens collaborateurs ont lancé leur propre projet. BeatConnect est aujourd’hui le seul produit au monde qui permet à plusieurs musiciens de jouer et participer au processus de création en même temps, le tout dans le confort de leur propre studio, peu importe leur localisation dans le monde !

 

Des résultats impressionnants

Malgré le fait que soit un incubateur relativement nouveau, ses résultats sont à la hauteur des grands incubateurs à travers le monde. Au moment d’écrire ce billet, celui-ci avait reçu plus de 400 applications à ses programmes par des compagnies canadiennes, américaines, européennes et même africaines. Les 40 start-ups ayant participé au programme ont généré plus de 22 millions de dollars en revenus et 13 millions de dollars en financement. La meilleure nouvelle? Plus de 85% des start-ups sont toujours en opération, malgré la crise sanitaire qui a frappé l’industrie du divertissement.

À propos de ce blogue

L’innovation et l’entrepreneuriat sont deux sujets qui me touchent particulièrement. Depuis mon plus jeune âge, mon TDA/H m'a toujours donné l’impression d’être différent. Ce surplus d’énergie constant est devenu un véritable incubateur à idées. Je partagerai donc avec vous mes réflexions et des histoires inspirantes qui touchent l’innovation, mais aussi la santé mentale des entrepreneurs. Parfois provocant, je m’assurerai de vous sortir de votre zone de confort.

Dominic Gagnon

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