BLOGUE. La marée noire fait couler beaucoup d'encre . Agnès Gruda résume bien dans La Presse le débat qui se joue entre les optimistes et les pessimistes. Ceux qui croient que cette catastrophe va changer notre relation au pétrole et à son exploration et ceux qui ne voient que des changements cosmétiques dans les efforts -promesses? - d'encadrement du gouvernement.

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Je me range dans le camp des pessimistes. Nous n'avons rien appris ou si peu. En voici la preuve.

Pendant que notre attention est retenue par les articles évoquant les causes possibles de la catastrophe environnementale dont BP est responsable dans le Golfe du Mexique - réglementation faible, mal appliquée, pression des entreprises et des municipalités pour forer et forer encore - l'histoire est en train de se répéter du côté du gaz naturel comme l'explique ce texte du Globe&Mail.

De nouvelles techniques de forage permettent de libérer le gaz naturel jusque là prisonnier à des milliers de mètres sous la surface. On injecte de l'eau additionnée de produits chimiques pour faire exploser la roche où le gaz est emprisonné. Un monde de promesses s'ouvre à nous: de l'énergie bon marché pour des décennies à venir.

Évidemment, il faut trouver moyen de faire quelque chose avec cette eau souillée qui remonte à la surface via les puits. Et puis, peut-être y aura-t-il certains dommages collatéraux aux réserves d'eaux souterraines. Comme cela s'est produit en Alberta. Là-bas, de nombreux agriculteurs ont des puits de pétrole ou de gaz installés sur leur terrain, pour profiter des redevances allouées par les sociétés d'exploration. Or, voilà que certains habitants ont eu une bien mauvaise surprise: si l'on craque une allumette à côté de l'eau de leur robinet, celle-ci prend feu!

Les sociétés d'exploration gazières ont très peur que la marée noire incite Obama à regarder de leur côté et leur serrer la vis. Déjà, leur lobby s'organise; ils tentent de nous faire peur en évoquant toutes ces opportunités qu'une réglementation trop sévère pourrait nous faire rater. Tous ces emplois, toutes ces taxes, tous ces impôts...

Mais , comme le dit Roger Downs du Sierra Club, "l'expérience démontre que la réglementation survient APRÈS que les forages aient débuté."

Sarah Palin résume tellement bien ce que pense le courant dominant dans ce dossier: "pour la sécurité énergétique et les emplois cessons de perdre notre temps et de faire des études et FORONS!" Let's drill baby drill, not stall, baby stall!

Les Sarah Palin de ce monde sont encore plus fortes que l'horreur que nous inspire la marée noire.

Lisez ici ma chronique précédente.