Saga Potash/BHP: qu'est-ce qui fait qu'une compagnie est canadienne?

Publié le 19/08/2010 à 11:20, mis à jour le 19/08/2010 à 16:35

Saga Potash/BHP: qu'est-ce qui fait qu'une compagnie est canadienne?

Publié le 19/08/2010 à 11:20, mis à jour le 19/08/2010 à 16:35

Par Diane Bérard

BLOGUE. L'offre d'achat hostile de BHP pour Potash fait couler beaucoup d'encre. Je vous conseille d'ailleurs cette série d'articles de ma collègue Dominique Beauchamp à ce sujet.

L'offre de BHP ramène, encore, le débat sur la propriété des entreprises canadiennes. Un débat ranimé chaque fois qu'un de nos "joyaux" est convoité par des sociétés étrangères.

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Toutes sortes de bonnes raisons militent en faveur de conserver la propriété de nos entreprises québécoises/canadiennes: les profits, bien sûr, les emplois intéressants (lire ceux liés aux fonctions stratégiques), les contrats de consultation et d'impartition, l'influence, etc.

Toutefois, cet article du Globe&Mail de ce matin présente la situation sous un autre angle et il traduit très bien mon inconfort devant la levée de bouclier automatique chaque fois qu'une de nos sociétés est convoitée. On peut y lire que le chef de la direction de Potash Corp, William Doyle, est américain et qu'il vit à Chicago et  2/3 de son personnel se trouve à l'extérieur de la Saskatchewan.

Potash doit demeurer canadienne lit-on dans tous les éditoriaux depuis plusieurs jours. Mais qu'est-ce qui rend une société canadienne? Le lieu de son siège social? Nous connaissons tous de cas de coquilles vides où le véritable pouvoir se trouve ailleurs. Son actionnariat? La nationalité de son PDG? Je me souviens d'un temps pas si lointain où la plus grande compagnie aérienne canadienne, Air Canada, était dirigée par un Américain, Robert Milton, alors que son homologue américaine, American Airlines, étair dirigée par un Canadien, Donald J. Carty.  La proportion de ses revenus tirés au pays? Dans ce cas-là, Jean-Coutu a -t-elle cessé d'être québécoise à l'époque où sa participation dans Eckerd était telle que son chiffre d'affaires américain était supérieur à celui enregistré au Canada? Le nombre d'employés au pays alors? Couche-Tard compte 2000 magasins au Canada et 3500 aux États-Unis, faites le calcul. Et si elle met la main sur l'Américaine Casey's, elle ajoutera 1531 magasins pour un total de 8045 employés à temps plein et 11 389 à temps partiel.

Bien sûr, une entreprise a une charte qui en détermine la nationalité. Mais, au-delà de ce critère, la réalité de la mondialisation la donne plus floue.

Les actionnaires décideront s'ils veulent que Potash change de propriétaire. Pour ce qui est de sa nationalité, j'attends vos commentaires pour savoir quels critères employer pour la déterminer et l'importance que vous y accordez.

Lire ici ma chronique précédente.

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