BLOGUE. Depuis trois mois, les grandes banques américaines ont dépensé 6,1 millions de dollars en "activités de lobbying diverses." Elles ont recruté une "équipe de rêve" composée de 130 personnes dont plusieurs ex-membres de comités des finances du Sénat.
Ces gens-là mènent une opération où alternent le bras-de-fer, les menaces et prévisions apocalyptiques en tous genres avec la séduction. La bonne vieille technique du chaud-froid.
Quand ce roman feuilleton prendra-t-il fin? Les Démocrates affirment que la réforme financière peut être bouclée d'ici deux semaines... si les Républicains y mettent un peu de bonne volonté. Il reste toutefois bien des fils à attacher, vous pouvez en lire la liste ici.
J'ai déjà abordé la question de l'agence de protection du consommateur dans une chronique précédente. Sa faille: elle ferait partie de la Fed, qui est bourré de banquiers. Pensez-vous vraiment qu'ils seront objectifs
Sur les derniers milles de ce marathon de lobbying, l'équipe de rêve des banquiers concentre ses efforts sur les produits dérivés. Le gouvernement veut les sortir du système bancaire, affirmant qu'ils ont causé la débâcle actuelle. Réponse: "ce sont de bons produits utilisés par 95% des sociétés du Fortune 5000. Ce sont devenus des produits communs, il faut être de son temps et accepter les innovations." Sans compter qu'ils ont permis aux banques d'encaisser 22,6 G en 2009...
Autre argument: "si vous sortez ces produits du système bancaire, vous aggravez la situation puiqu'ils seront transigés de toute façon et dans un environnement bien moins réglementé."
Ils sont forts ces lobbyistes, ils ont même gagné à leur cause le secrétaire du Trésor, Timothy F. Geithner ainsi que l'ex no1 de la Fed, Paul Volcker.
La crise financière a plusieurs causes, il ne faut surtout pas qu'on imagine la régler et prévenir la prochaine par une seule mesure. Ou même une seule réforme. Et surtout, n'oublions jamais que les intérêts de Wall Street ne sont pas alignés sur ceux de Main Street. C'est pour cette raison que nous avons un gouvernement.
Cliquez ici pour lire ma chronique précédente.
