Pourquoi une ferme verticale a remporté le concours Mouvement

Publié le 17/02/2017 à 16:51

Pourquoi une ferme verticale a remporté le concours Mouvement

Publié le 17/02/2017 à 16:51

Par Diane Bérard

Julien Le Net, Olivier Demers-Dubé et Émilie Nollet, d'ÉAU (crédit: Sylviane Robini)

Lundi le 13 février s’est tenu la finale la 2e édition du concours Mouvement organisé par Novae. «Mouvement» récompense des projets qui ont un impact social ou environnemental. «Mouvement» vise à amorcer un élan, à bâtir une communauté d’agents de changement. Des citoyens et des entrepreneurs qui aspirent à une vie plus grande.

Voici les 10 finalistes: Prairies (fleuriste urbain), Naak (barres énergies aux grillons), MAP (incubateur de projets solidaires), Bois public (valorisation des arbres victimes de l’agrile du frêne), Nectar (capteurs d’information pour les ruches), ÉAU (fermes aquaponiques verticales), MR-63 (revalorisation des wagons du métro), Cambium (réseau de sentiers écologiques et culturels), Simplyk (simplificateur de bénévolat) et Umiko (agriculture en circuit fermé).

SUIVEZ-MOI SUR TWITTER: diane_berard

LISEZ MON BILLET PRÉCÉDENT

Le gagnant: ÉAU

Pourquoi ÉAU a remporté le concours Novae?

Les fermes aquaponiques verticales ÉAU ont séduit le jury parce qu’elles combinent impact social et solution technologique. Et que le potentiel multiplicateur est élevé.

«La technologie qu’emploie ÉAU est complexe, explique Simon Robert, directeur de la RSE chez Loto-Québec et président du jury Mouvement. Et ces fermes peuvent être massifiées. Ceci permet de faire rayonner le savoir-faire québécois et la technologie à l’international tout en ayant un impact social important.» ÉAU lutte contre les déserts alimentaires (c’est un lieu où, dans un rayon d'environ 800 mètres, les habitants n’ont accès à aucun aliment frais). C’est sa mission sociale. Elle le fait à grande échelle, car ses fermes aquaponiques verticales produisent 10 fois que les méthodes agricoles traditionnelles en employant beaucoup moins d’eau. «Il faut repenser le système alimentaire. On assiste au retour du balancier. Après la production industrielle de masse, on voit se multiplier les petites productions très rentables et la valorisation des aliments gaspillés, comme les légumes moches. Le Québec a ce qu’il faut pour jouer un rôle important dans ce virage.»

Les coups de cœur du jury et pourquoi

Simplik: cette plateforme permet aux jeunes d’identifier facilement des occasions de bénévolat. Les revenus proviennent des frais d’inscription annuels que défraient les écoles. Ce fut le coup de cœur de de Keurig. Pourquoi? «C'est d'abord une question de valeurs, Notre entreprise a une forte culture du bénévolat. Nous participons tous à des activités ici ou à l’étranger, chez nos producteurs de café. Nous souhaitons partager notre expertise en accompagnant Simplik », explique Dephine Acoca, chef en développement durable et relation avec les communautés chez Keurig.

Bois public: cette organisation récupère le bois coupé à cause de l’agrile du frêne et le transforme en mobilier. Ce fut le coup de cœur de la SAQ. «Le bois est très présent dans nos succursales et à notre centre de distribution, explique Sébastien Cloutier, analyste en développement durable à la SAQ. Nous pourrions devenir un client de Bois public. De plus, la promotion des entreprises d’économie sociale se trouve parmi les 15 actions de notre plan de développement durable. Or, les travaux d’ébénisterie de Bois public sont confiés à deux entreprises d’insertion professionnelle. La mission de Bois public est arrimée donc à nos valeurs.»

Prairies, ce fleuriste urbain écoresponsable, a remporté le coup de coeur Novae. «Notre coup de coeur pour ce projet réside dans le fait que Prairies s'intéresse à une réalité trop peu connue de l'impact environnemental de la fleuristerie, explique Matthieu Salou, directeur du marketing et du développement des affaires chez Novae. L'intégration d'une démarche d'approvisionnement local dans ce secteur d'activité, la thématique de la biodiversité et la réhabilitation d'espèces endémiques québécoises sont autant de raisons d'encourager Prairies.»

ÉAU a remporté un coup de cœur de la part de Cascades.

5 conseils aux jeunes entrepreneurs

1- Entourez-vous bien. Les gens dont vous vous entourez vont déterminer le type de croissance que votre entreprise connaitra.( Marie-Ève Chapdelaine, conseillère développement durable, Cascades)

2 - Soyez flexible. Soyez prêt à évoluer avec vos clients. Trouvez ce qui donne de la valeur ajoutée à la société. (SAQ, Sébastien Cloutier, analyste, développement durable, SAQ)

 3- Mettez-vous dans les souliers de ceux que vous souhaitez comme partenaires. Visez une communauté d'intérêts. Voyez loin. Ne laissez pas votre besoin à court terme nuire à votre besoin à long terme et vous pousser vers le mauvais partenaire.(Simon Robert, directeur, RSE, Loto-Québec)

 4-Travaillez votre modèle d’affaires, mais ne sous-estimez pas l’importance de la communication. Apprenez à vulgariser. Portez votre projet avec votre cœur, avec ce que vous êtes.(Matthieu Salou, associé, directeur marketing et développement des affaires, Novae)

 Et le conseil du gagnant de l’édition 2016 de Mouvement, Give-a-seat (Guillaume Campeau)

5- Lorsqu’on démarre, le plus important ce sont les gens que l’on réussit à faire graviter autour de notre projet. Tissez des liens et entretenez-les.

 

 

 

 

 

 

À la une

Bienvenue au «takeoff», le prochain mot à la mode

EXPERT INVITÉ. Les banques centrales pourraient être obligées de devoir relever leurs taux...

Le marketing traditionnel est-il en train de mourir?

Il y a 50 minutes | Élisabeth Abbatiello

EXPERTE INVITÉE. Et ce, à cause des réseaux sociaux?

La présidente du Congrès du Travail du Canada traite Pierre Poilievre «d'escroc»

Il y a 37 minutes | La Presse Canadienne

Celui-ci a tenté de se présenter comme un ami de la classe ouvrière.