Le Costa Rica est un des pays où le niveau de bien-être total des citoyens est le plus élevé au monde.
Les marchés émergents génèrent 2/3 de la croissance mondiale. Il serait logique de conclure que les habitants de ces pays en tirent un certain bénéfice. Que leur bien-être s’améliore. Ce n’est pas si simple, illustre le plus récent rapport Gallup intitulé « Global Well-Being Index ».
Mené auprès de 133 000 citoyens de 135 pays, ce sondage nous apprend, par exemple, qu’à peine 1/5 Brésilien décrit sa situation financière comme «épanouie».
Citoyens résilients = employés productifs
Le rapport Gallup repose sur une approche holistique du bien-être. L’hypothèse de départ: le revenu est important, mais cela ne suffit pas à rendre un citoyen heureux. Ni à mesurer le degré d’évolution d’une société. Ni son potentiel de développement. Un pays fort à besoin de citoyens résilients. Les citoyens résilients sont plus productifs et réduisent le coût du système de santé. Ils s’impliquent dans leur communauté et contribuent à la développer. Ceci réduit le coût de certains services dispensés par l’État ou en améliore l’efficacité. Or, la résilience, la capacité à affronter les situations difficiles et à s’adapter, repose sur des facteurs autres que financiers.
Le rapport Gallup mesure la perception des individus de leur niveau de bien-être. On les a sondé sur cinq aspects :
- la présence de sens dans leur vie : aimer ce qu’on fait chaque jour, avoir le sentiment d’apprendre constamment;
- le bien-être social : entretenir des relations significatives, être entouré d’énergie positive ;
- le bien-être financier : gérer sa vie économique afin de réduire le stress et l’insécurité ;
- le bien-être physique ; être actif, se sentir productif ;
- le sentiment de communauté : se sentir à sa place, contribuer à améliorer le lieu où l’on vit.
Pour chaque aspect, on a classé les réponses en trois groupes de sentiment :
-épanoui ;
-en lutte ;
-souffrant.
Les résultats du sondage sur le bien-être mondial
-À peine 17% des répondants se disent « épanouis » dans trois aspects ou plus.
-C’est le sentiment de communauté qui remporte le plus de mentions « épanoui », soit 26%.
-La présence de sens qui affiche le score le plus bas, à peine 18% des répondants s’estiment épanouis à ce chapitre.
-En Amérique, les populations latines affichent le taux le plus élevé de bien-être. Cela s’expliquerait par leur sens de la famille et une vision positive de la vie. Par exemple, de tous les pays du BRIC, c’est au Brésil qu’on trouve le niveau de bien-être total le plus élevé.
-Les populations d’Asie affichent des taux de bien-être social et de présence de sens plus bas que la moyenne mondiale. Cela pourrait s’expliquer en partie par certaines normes culturelles ainsi qu’un environnement de travail moins progressiste.
-La situation russe s’avère difficile. Près de la moitié des citoyens ne sont pas épanouis dans aucun des cinq aspects de bien-être mesurés.
-Les populations d’Afrique subsaharienne affichent le taux le plus bas de bien-être. Et ce, même si leur continent présente des taux de croissance et un potentiel économique très élevé.
-Au Panama, au Costa Rica et au Danemark au moins 40% des citoyens se disent épanouis dans trois aspects ou plus sondés. Des points communs entre ces États ? Un gouvernement stable, un population éduquée, peu de migration. Le Costa Rica n’a pas d’armée, elle investit dans l’éducation.
Et le Canada?
Plus de la moitié (52%) des Canadiens se disent épanouis financièrement. Mais à peine un quart (28%) s’estiment épanouis physiquement. Et 8% s’affirment carrément souffrant dans cet aspect de leur vie. Il y a du travail à faire pour rendre les Canadiens plus actifs.
Le rôle des entreprises
Les entreprises peuvent contribuer au bien-être des citoyens - et à celui de leurs employés - en adoptant une approche holistique de celui-ci. Plusieurs employeurs, par exemple, encouragent leur personnel à faire de l’exercice. La prochaine étape serait de migrer de la notion de bonne santé à celle de bien-être. En encourageant l’implication des employés dans la communauté, par exemple. Cette activité étant directement reliée à la présence de sens. Et en laissant plus de place à l’initiative au travail. Évidemment, des leaders sains constituent l’élément le plus important. Le leader qui respire le bien-être et l’équilibre devient un modèle.
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