Melissa et Gabriel, 22 ans, financiers et entrepreneurs sociaux

Publié le 23/09/2015 à 16:26

Melissa et Gabriel, 22 ans, financiers et entrepreneurs sociaux

Publié le 23/09/2015 à 16:26

Par Diane Bérard

Joanna Kilimczak, Melissa Serfaty et Gabriel Gougaud du projet dare2impact

Vouloir changer le monde c’est bien. Y arriver et le démontrer c’est encore mieux. L’entrepreneuriat social attire de plus en plus d’entrepreneurs. Et il suscite la curiosité des grandes entreprises. Mais on se heurte rapidement à un mur. Comment mesure-t-on l’impact social ou environnemental d’un projet? Ce mouvement ne décollera pas tant qu’il ne répondra à cette question. Pour décoller, il a besoin d’investissement. Et les investisseurs suivront lorsqu’on pourra leur démontrer clairement l’impact de leur argent.

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Plusieurs groupes à travers le monde planchent sur des mesures d’impact. Le dernier en liste est composé de cinq diplômés de McGill : Melissa Serfaty, Joanna Kilimczak, Eleonor Tsang, Courtney Warren et Gabriel Gougaud. Leur projet se nomme dare2impact. Le 13 novembre prochain, Gabriel et Melissa, tous deux gradués en finance, quittent pour un tour du monde de 14 mois. Il les mènera sur trois continents dans 10 pays où ils rencontreront 12 entrepreneurs sociaux du secteur de l’éducation, de la microfinance, de la santé et de l’environnement. Les deux jeunes de 22 ans séjourneront un mois en compagnie de chaque entrepreneur pour élaborer avec lui des mesures d’impact pertinentes dans son entreprise. Et ils assureront le suivi pendant un an.

À quoi servent les mesures d’impact?

1- À attirer des investissements.

2- À faciliter le marketing du produit ou du service auprès des clients. Si l’on veut convaincre des consommateurs de poser un geste pour changer le monde, il faut pouvoir démontrer en quoi leur geste a un impact.

3- À améliorer la gestion. Connaître l’impact de nos activités permet de déployer les ressources et les activités de façon optimale.

Pourquoi deux diplômés en finance s’intéressent-ils à l’entrepreneuriat social?

« On aime les chiffres, explique Gabriel Gougaud. Lors nos études à McGill on a beaucoup entendu parler d’innovation sociale et d'entrepreneuriat social. On a fouillé pour savoir ce que c’était. Ça nous a paru prometteur, mais on a trouvé que ça manque sérieusement de données et de résultats concrets. » Ils ont consacré huit mois à fouiller les instruments de mesure d’impact disponibles. Et rencontré des investisseurs d’impact pour savoir ce qu’ils recherchent.

Pourquoi faire le tour du monde, le Québec ne compte-t-il pas suffisamment d’investisseurs sociaux?

« Le voyage permet de créer un buzz. Joanna, Courtney et Eleonor restent ici. Elles s’occuperont du site et de nos relations publiques, explique Gabriel. Et puis, nous allons aussi collaborer avec les entrepreneurs québécois. En avril 2016, nous reviendrons au Québec pendant cinq semaines afin de dresser le bilan des prêts Créavenir de Desjardins. Ces prêts sont accordés aux entreprises crées par des jeunes de 18 à 35 ans qui ne se qualifient pas pour des prêts traditionnels. Nous allons évaluer l’impact que ces entrepreneurs ont généré grâce à leurs prêts. »

Comment le projet dare2impact est-il financé?

1- Une commandite de Desjardins qui est notre partenaire à travers sa filiale Développement International Desjardins.

2- Une campagne de financement participatif de 11 000 $ sur Ulule. Deux partenaires offriront des cadeaux aux investisseurs. Le pâtissier français Michel & Augustin offrira des paniers-cadeaux et le fabricant de jus québécois Rise Kombucha offrira cinq bouteilles pour tout investissement de plus de 35$.

3- Les entrepreneurs chez qui seront réalisées les études d’impact vont loger et nourrir Gabriel et Melissa.

Quelles seront les retombées du projet dare2impact?

« Nous allons rédiger des études de cas et les faire circuler le plus possible avec l’écosystème de l’entrepreneuriat social, répond Gabriel. Le monétiserons-nous? Je ne sais pas encore. »

Pourquoi se lancer dans une telle aventure?

« J’espère trouver l’inspiration. Je souhaite revenir avec une bonne idée qui m’aidera à créer une entreprise qui réglera un problème social particulier. »

En plus du blogue dare2impact, vous pourrez suivre le tour du monde de Melissa Serfaty et Gabriel Gougaud sur le site zebrea.

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