Neuf mois. C'est ce qu'il aura fallu à Dominic d'Alessandro, l'ex-PDG de Manuvie, pour passer de héro à zéro. Sous son règne, Manuvie est devenue la plus grande compagnie d'assurance au Canada. Connue pour son appétit insatiable pour la croissance et ses excellents - et prévisibles - rendements aux actionnaires depuis son entrée en Bourse en 1999.

Dominic d'Alessandro a remporté de nombreux prix, dont celui de PDG de l'année, décerné pas ses pairs. Réputé pour son caractère fort - lire il en faisait à sa tête-, il trônait au sommet du Canada Inc. Plusieurs l'ont cité en exemple.

Arrive la crise. Une tornade qui soulève beaucoup de poussière, levant au passage certaines pierres sous lesquelles on fit quelques découvertes... Entre autres, une partie du secret du rendement de Manuvie: son exposition au risque plus élevée que la moyenne. Du coup, le Surintentant des institutions Financières s'en mêle. Début du bras-de-fer avec Dominic d'Alessandro. "Pas question que je change ma recette secrète!", martèle-t-il.

Le temps passe. Mai 2009, l'heure de la retraite sonne et Donald Guloien prend la relève de Dominic d'Alessandro. Sale job! Le  6 août, Manuvie coupe son dividende de moitié pour épargner 800 Mi$. Les actionnaires sont furieux! Les chiens de garde, eux, trouvent que Manuvie  doit faire plus pour réduire son exposition au risque. Et reproche au conseil, ainsi qu'au gestionnaire de risque de Manuvie, de na pas avoir suffisamment questionné la source des rendements de Manuvie.

Mais personne n'a envie de savoir pourquoi une entreprise fait mieux que ses compétiteurs.  Bien que cela ne prend pas la tête à Papineau pour le deviner.

La femme  d'Earl Jones non plus  ne posait pas de questions...

Pour tout savoir sur cette affaire, je vous conseille l'excellent reportage du National Post d'aujourd'hui.