Le PDG de GE en a marre du gouvernement chinois

Publié le 05/07/2010 à 16:25

Le PDG de GE en a marre du gouvernement chinois

Publié le 05/07/2010 à 16:25

Par Diane Bérard

BLOGUE. Le PDG de GE, Jeff Immelt, aurait trop parlé, peut-on lire dans le Financial Times. Lors d’une dîner privé, il aurait confié son ras-le-bol de la façon d’agir du gouvernement chinois - lire son attitude protectionniste - et que GE regarde ailleurs pour trouver « la prochaine Chine » où il sera plus facile, et plus agréable, de faire des affaires.

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Remarquez que j’emploie le conditionnel car, par voie de communiqué officiel, GE a affirmé que les propos de Monsieur Immelt avaient été cités hors contexte.

Je n’ai pas assisté à ce dîner, mais, on peut facilement deviner que monsieur Immelt a dit tout haut, à huit clos mais tout de même tout haut, ce que de nombreuses personnalités d’affaires pensent tout bas. Mais qu’elles se gardent bien de dire craignant de perdre les opportunités inouïes que leur offre la Chine.

La Chine devient-elle plus hostile aux sociétés étrangères? Probablement. C’est un réflexe d’émancipation. Après avoir été les bras et la manufacture de la planète, les Chinois découvrent qu’ils peuvent être plus. Récemment le groupe China Southern Media a voulu acheter Newsweek, provoquant une onde de choc dans «  le monde libre ». Bien sûr qu’il faut s’inquiéter de la liberté de presse, mais il faut aussi se sortir la tête du sable pour flairer l’air du temps et le sens du vent. Il est plus que temps de faire évoluer notre image de la Chine et de ses aspirations. La Chine veut SES médias, SES centres de R-D, SON leadership en énergie verte, et j’en passe.

La Chine s’émancipe. Elle le fait de façon malhabile, parfois brutale et surtout de manière imprévisible. Et, elle ne cessera pas.

J'ignore ce que monsieur Immelt a dit aux Italiens la semaine dernière, mais je sais ce que m’a dit  Nanni Becalli, président de GE International, en entrevue. Lors du Forum International des Amériques il m’a confié que le plus gros changement post-crise est le nouveau rôle omniprésent des gouvernements dans les affaires des entreprises. Une omniprésence - ingérence? - à laquelle celles-ci doivent s’habituer selon Nanni Becalli. Il conseille d'ailleurs à ses homologues d'augmenter les ressources qu'ils allouent aux relations gouvernementales. Faudrait demander des trucs aux minières australiennes - BHP, Rio Tinto, Xstrata  -  elles semblent plutôt douées au jeu du lobby. En effet, elles viennent de faire reculer le gouvernement sur de nombreux aspects de la nouvelle loi liée aux redevances.

Maintenant imaginez :  si les gouvernements occidentaux s’ingèrent davantage dans la conduite des affaires ce que fera un gouvernement totalitaire comme celui de la Chine. Monsieur Immelt, vous avez du flair, le problème c'est que toute vérité n'est, toujours,  pas bonne  à dire...

Lire ici ma chronique précédente.

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