La délégation canadienne du Women's Global Forum de passage au Hub BpiFrance
Je croyais qu’il s’agissait d’une obsession québécoise. Je parle de cette détermination à voir les PME grossir. Eh bien non! La France partage cette idée fixe. Le même jour où la ministre Anglade a annoncé son programme de soutien spécifique à la croissance de 40 PME québécoises implantées aux États-Unis, je me trouvais à Paris dans les bureaux de Bpi (l’équivalent français de la BDC) pour découvrir le Hub. J"y étais en compagnie de la délégation canadienne participant au Women's Global Forum.
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Le Hub, c’est un projet tout chaud. Il a été inauguré en avril 2015. Il s’inscrit dans l’esprit de tous ces labs (je pense, entre autres, au Desjardins Lab inauguré en décembre 2015) dont se dotent les grandes organisations pour se rapprocher du terrain. Pour casser leurs habitudes. Pour explorer des projets en dehors de la structure et des processus établis. Pour innover, quoi.
Le Hub BpiFrance est à la fois un lieu (fort sympathique d’ailleurs), un service de rencontre entre les grandes entreprises, les start-up et les PME et un programme d’accélération. La première année, ce programme a accueilli 11 entreprises. Pour la seconde cohorte, on voit plus grand, soit 40 entreprises.
En un an, le Hub BpiFrance a tenu 300 événements. En voici deux exemples. La série «Recettes d’entrepreneurs» présente un entrepreneur qui partage sa recette de succès, mais aussi ses échecs. La série «Totem» propose des rencontres verticales entre tous les acteurs d’une même filière, le foodtech, par exemple. En tout, 20 000 participants ont fréquenté le Hub au cours de la première année.
BpiFrance a créé le Hub parce qu’elle estime que la croissance des start-up et des PME passera par les partenariats. «Nous mettons les 40 PME de notre programme d’accélération en contact avec des grands groupes et des entreprises intermédiaires en faisant le pari que cet échange permettra aux unes de passer à l’échelle et aux autres de se montrer plus innovantes», explique Cécile Brosset, directrice du Hub BpiFrance.
Elle poursuit, «Ici, au Hub, on ouvre les esprits à la création de nouveaux liens et de nouvelles façons de faire. Par exemple, on suggère aux grandes entreprises, «Et si vous preniez une partie de votre budget de r&d pour l’investir dans une start-up? Peut-être en tiriez-vous d’autres types de retombées que celles auxquelles vos investissements en r&d vous ont habitué.»
Les grandes entreprises viennent au Hub pour deux raisons. Certaines cherchent une innovation qui les aidera à créer de la valeur. Parfois, elles ont même une idée précise du type d’innovation requise. Cela peut se terminer par une prise de position ou carrément une acquisition. D’autres entreprises en sont plutôt à l’étape précédente. Elles visent un changement culturel. Elles incitent donc leurs employés à fréquenter le Hub et à participer aux activités pour les exposer à un autre écosystème. C’est une façon de faire évoluer la culture interne. On n’en est pas nécessairement à l’étape des partenariats. Ce serait plutôt un objectif à moyen terme.
Il est encore tôt pour juger de l’impact d’une formule comme le Hub BpiFrance. Toutefois, l’idée d’un terrain neutre où grandes entreprises et PME et start-up peuvent se rencontrer a quelque chose d’attirant. Et de logique. Ce sont des univers tellement différents, les protagonistes ont besoin de décodeurs pour communiquer entre eux. Et pour que leur rencontre ne se termine pas en queue de poisson. À ce propos, je vous invite à lire l’entrevue que j’ai réalisée avec André Bélanger, l’expert-conseil pour le concours Innobahn-Ubisoft (le 13 décembre prochain) où de grandes entreprises sollicitent l’aide de start-up pour résoudre des problèmes qu’elles ne peuvent solutionner à l’interne.
