L'investissement responsable souffre-t-il d'un problème de marketing?

Publié le 01/03/2017 à 17:14

L'investissement responsable souffre-t-il d'un problème de marketing?

Publié le 01/03/2017 à 17:14

Par Diane Bérard

«J’ai toujours été mal à l’aise avec le discours de l’industrie de l’investissement responsable qui dit que les rendements sont supérieurs ou égaux aux rendements des investissements traditionnels, comme si l’argument principal ne reposait que sur la seule rentabilité commerciale… » Brenda Plant, consultante en investissement responsable chez Ellio et cocréatrice de la plateforme Ethiquette

Depuis plusieurs années déjà, Brenda Plant accompagne des caisses de retraite, des fondations, des clubs d’investissement, des ONG et des institutions financières dans l’élaboration de leurs politiques d’investissement et d’impact. On lui doit le premier rapport canadien sur l’investissement d’impact (2004), dans le cadre de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie.

Le magazine Châtelaine l’a inscrite dans sa liste des femmes les plus inspirantes de 2016. Formée en sciences humaines, Brenda a d’abord travaillé dans le secteur communautaire et philanthropique avant de se perfectionner en finance à HEC Montréal, pour faire le pont entre les deux univers.

Le malaise que soulève Brenda dans la citation au début de ce texte (extraite de son blogue) est en fait le dilemme fondamental de l’investissement responsable: un problème de personnalités multiples.

Pour certains investisseurs, l’investissement responsable est «trop» : trop vertueux, trop exclusif, trop niché. Pour d’autres, il n’est pas assez: pas assez exigeant, pas assez restrictif, pas assez payant.

L’argument de vente le plus utilisé est «que l’investissement responsable est aussi rentable qu’un investissement non responsable». On espère ainsi rassurer les sceptiques en gommant toute différence entre l’investissement responsable et l’investissement «non responsable».

Et si cette approche marketing amenait des rendements décroissants? Et si on perd sur tous les tableaux? On ne convainc pas les sceptiques et on laisse les convaincus sur leur faim. Et si le public cible de l’investissement responsable n’avait pas envie de se faire parler de rendement ,mais plutôt d’impact social ou environnemental?

Aujourd’hui, 1er mars, c’est le dernier jour pour cotiser à son REER 2016. Je me demande combien d’investisseurs québécois ont acheté des fonds répondant à des critères d’investissement responsable parce qu’ils promettent des rendements équivalents à ceux des fonds non certifiés responsables? Et combien d’investisseurs supplémentaires en auraient acheté si au lieu de vanter les ressemblances avec un investissement régulier on leur avait parlé des différences?

Je n’ai pas de réponse, que des questions. Mais je sais que dans la vie, tout produit vit et meurt par le marketing qu’on lui accole.

 

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