«Je veux un fonds d'investissement 100% risque pour le Québec» annonce Nicolas Duvernois

Publié le 17/01/2017 à 09:39

«Je veux un fonds d'investissement 100% risque pour le Québec» annonce Nicolas Duvernois

Publié le 17/01/2017 à 09:39

Par Diane Bérard

«L’hôtellerie s’est réinventée. Le taxi s’est aussi. On ne compte plus de nombre de secteurs qui sont «disruptés». Il est temps que le secteur financier évolue lui aussi. On ne bâtira pas une nouvelle génération de grandes entreprises québécoises si les institutions financières n’acceptent pas d’endosser plus de risque. Pour l’instant, c’est l’entrepreneur qui absorbe tous les risques. Tu veux emprunter 15 000$? On t’en demande 16 000$ en garantie! Le Québec a besoin d’un fonds d’investissement 100% risque, sans garantie, auquel toutes les institutions financières contribueront. Ce projet-là est une de mes priorités. » Nicolas Duvernois, président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal (JCCM) et fondateur de Pur Vodka

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Hier, le nouveau président de la JCCM a fait sa première discussion publique associée à son nouveau mandat. Elle s’est déroulée à l’Esplanade, un espace de travail partagé pour entrepreneurs sociaux doublé d’un programme d’accélération (Impact 8). La discussion avec la salle – que j’ai animée – portait sur le rôle social de l’entrepreneur. À 36 ans, Nicolas Duvernois estime que redonner fait partie de ses devoirs et de ceux de ses homologues. Il ajoute que les entrepreneurs ont de l’argent et la particularité de faire avancer les choses «vite». Ce qui en fait des candidats naturels pour s’attaquer aux problèmes de société.

Toutefois, reconnaît le nouveau président de la JCCM, dans un écosystème qui compte déjà des ressources en économie sociale, l’équilibre reste à trouver entre le rôle social de l’entrepreneur – et ses façons de faire – et le rôle des intervenants établis. Nicolas Duvernois prône l’entrepreneuriat «humain», celui qui se préoccupe de ses impacts et se soucie de contribuer à la communauté. Un nouveau rôle qui, forcément, aura un impact sur celui des autres acteurs économiques et sociaux.

Revenons au financement des PME et à ce fonds «100% risque, sans garantie» dont le nouveau président de la JCCM souhaite être le catalyseur. Ce fonds serait alimenté, entres autres, par toutes les institutions financières québécoises. Viendrait s'y greffer l'argent de grandes fortunes, d'investisseurs privés et d'nvestisseurs publics. Et, comme son nom l’indique, ce fonds (entre 100 et 150M$) investirait sans garantie de rendement: «Évidemment, si l’entrepreneur réalise un profit, il rembourse son prêt. Mais si le projet ne décolle pas, la banque ne vient pas reprendre sa maison. Je sais ce que c’est que d’avoir des huissiers à ta porte lorsqu’il ne te reste rien. Aucun entrepreneur ne devrait avoir à vivre ça.»

Il poursuit, «Le Québec a besoin de nouveaux Couche-Tard. Pour que ça se produise, il faut que les institutions financières fassent leur part et leur travail, et consacrent une partie de leurs prêts à des projets à risque. Tous les investisseurs à succès vous le diront, pour faire de l'argent, il faut accepter d'en perdre.»

J'ai demandé au fondateur de Pur Vodka si la mise sur pied de ce fonds 100 % risque sera son legs d’ici la fin de son mandat d’un an à la tête de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. Il a ri. «Il faut tout de même que je sois stratégique et que je ne bouscule pas tout ni tout le monde! Ce fonds est une de mes priorités, c’est clair. Mais je vais mes trouver des alliés.» Le message est lancé.

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