Investissement responsable: les Québécois prêts à investir 1,7G$

Publié le 19/02/2014 à 10:38

Investissement responsable: les Québécois prêts à investir 1,7G$

Publié le 19/02/2014 à 10:38

Par Diane Bérard

En 2012, l’investissement socialement responsable (ISR) atteignait 600,9G$ au Canada. De cette somme, à peine 2% est investi par des particuliers. L’autre 98% est le fruit de clients institutionnels, tel les caisses de retraite. Bref, quand il est question d’investissement socialement responsable, le marché des particuliers est largement sous-exploité. Pour l’instant, il est plus naturel - facile -pour les Canadiens et les Québécois de consommer responsable que d’investir responsable. Pourtant, ce n’est pas par manque d’intérêt.

Manque d’information, de transparence, d’éducation, pas d’intérêt

En 2015, chacun 2,2M de ménages québécois serait prêt à investir entre 754$ et 970$ en ISR. Ce qui donnerait un investissement total entre 1,7G$ et 2,1$G, selon un scénario conservateur ou optimiste. Il est ici question d’argent neuf que les Québécois sont prêts à consentir à l’ISR.

Vous noterez que le paragraphe précédent emploie le conditionnel. Car il y a loin de la coupe aux lèvres. C’est ce que révèle l’étude «Les Québécois et l’investissement socialement responsable, portrait 2014» de l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable, dévoilée ce matin.

Un peu plus du tiers (32,4%) des Québécois seraient prêts à investir une part de leur épargne en ISR… si on leur proposait.

Il existe une centaine de fonds ISR au Canada. Qu’est-ce qui empêche les Québécois d’y souscrire? On a longtemps cru que c’était le rendement perçu comme plus faible par rapport à celui associé aux investissements traditionnels. Ce n’est que le second frein. C’est d’abord le manque de connaissance, d’information et de transparence qui freine les élans des épargnants québécois lorsqu’il est question d’investissement socialement responsable.

Lorsque les ménages québécois ont les moyens d’épargner ( 40% de la population) ils ne considèrent pas l’ISR parce qu’ils ignorent ce que c’est et que leur conseiller financier ne leur en parle pas. Plus encore, plus de 1/10 (16,2%) Québécois affirme que son conseiller financier lui a recommandé de ne pas investir dans des fonds ISR.

On évoque aussi le manque de confiance. Les Québécois doutent de l’impact réel de l’ISR sur la société. De la véracité des informations fournies par les entreprises et les institutions financières. Les investisseurs désirent un système de classement indépendant ou un label « ISR ». Pour l’instant, le Québec n’en a pas.

Tout n’est pas sombre. Entre 2010 et 2012, l’ISR par les particuliers a augmenté de 8% au Québec. Mais il ne faut pas s’attendre à une croissance phénoménale. Tant que la mise en marché de l’offre ISR sera aussi timide, pour ne pas dire dissuasive, la demande des épargnants Québécois se limitera à un souhait.


« 1/10 Québécois affirme que son conseiller financier lui a recommandé de ne pas investir dans des fonds socialement responsables, »


Une plateforme éducative en septembre

En septembre prochain, l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable lancera une plateforme informative sur l’ISR. Il s’agit d’une initiative de littéracie financière. Ce matin, Fabien Durif, directeur de l’Observatoire, a tendu la main au monde financier afin qu’il collabore à cette plateforme non partisane.

Portait-robot de l’investisseur responsable

Pour l’instant, l’épargnant québécois qui choisit l’ISR est plutôt un homme, entre 25 et 44 ans de la région de Montréal et de Laval. Il détient un baccalauréat et le revenu de son ménage se situe entre 40 000$ et 79 999$. Pourquoi un homme? Quelques hypothèses ont été avancéesn ce matin lors du dévoilement de l'étude. Les femmes gagnent moins, donc leur capacité d’épargne est moindre. Les femmes s’intéressent moins aux questions financières et à l’investissement. Or, l’ISR est perçu comme complexe pour un investisseur moyen. Il rebutera encore plus le profane.

Voilà beaucoup de matière à réflexion pour les institutions financières qui, comme toutes les entreprises, cherchent constamment des avenues de croissance. L’ISR leur en offre une. Elles ont les produits, il leur reste à les vendre.

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