BLOGUE C’est fait, Facebook a désormais une femme à son conseil d’administration. Sheryl Sandberg, chef de opérations de Facebook et alter ego de Mark Zuckerberg, est la première, et la seule, femme au CA de Facebook.

Évidemment, les félicitations ont fusé de toutes parts, surtout du côté des femmes. Mais, la réaction la plus constructive nous vient de Paul Kedrosky, investisseur et auteur du blogue “Infectious Greed”.

Voici ce qu’il a écrit sur Twitter:

“Like most people, I’m sure, my reaction to news that COO Sheryl Sandberg is joining Facebook board is… Wtf she wasn’t on the board?”

En effet, pourquoi diable Madame Sandberg ne siégeait pas encore au conseil de Facebook? Et pourquoi y est-elle maintentant? La réponse: Madame Sandberg est le cerveau, et le visage, derrière le récent appel public à l’épargne de Facebook. C’est elle qui a piloté l’opération depuis le début. Elle qui préparé le terrain, rencontré et rassuré les investisseurs, qui s’est tenue aux côtés de Mark Zuckerberg tout ce temps. Or, cet appel public à l’épargne n’a pas tourné comme prévu. Le marché est resté sur son quant-à-soi. Doute, incertitude, scepticisme, un peu de tout cela.

Il n’est pas innocent que dans la foulée de cet appel public à l’épargne en demi-teintes, le conseil appelle Sheryl Sandberg à la rescousse. Il faut ajouter qu’on a sévèrement critiqué Facebook pour l'absence de femmes à son CA. Comment une société associée à l’audace et à l’innovation pouvait-elle afficher une gouvernance si rétrograde? Voilà qui ne donne pas une bonne presse alors que vous tentez de lever des capitaux. Sans compter que ce n’est pas génial non plus pour le branding. On peut dire que Facebook a connu son "printemps actionnaire" (Shareholder Spring), comme le dit si justement Lucy Marcus, une spécialiste des questions de gouvernance qui tient un blogue sur Reuters.

Donc, c’est dans la foulée de tout ceci que Sheryl Sandberg se retrouve au conseil. Madame Sandberg est une des femmes les plus influentes des États-Unis et une financière très respectée. C’est aussi l’éminence grise de Mark Zuckerberg. Donc, elle est tout sauf indépendante. Il faudra checher ailleurs pour cela comme le souligne Lucy Marcus. La nomination d'une femme au conseil de Facebook est une étape vers la saine gouvernance, ni plus ni moins.

Madame Sandberg milite activement pour une présence accrue des femmes dans des postes de direction. Sa conférence “Why we have too few women leaders” , sur TED, a fait école. On la cite régulièrement. Nous pourrons mesurer sa véritable influence et ses habiletés politiques au cours des prochains mois:

-combien de temps faudra-t-il avant qu’une ou plusieurs autres femmes viennent la rejoindre autour de la table du conseil de Facebook?

-quel impact sa présence au conseil aura-t-elle sur la perception du marché de Facebook? Sur le manque de transparence et d'imputabilité?

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