BLOGUE. Entre 2009 et 2011, 821 000 Américains ont quitté le système bancaire. On estime que 8,2% des foyers américains n’entretiennent aucun lien avec une institution financière.
Au total, 17M d’adultes ne détiennent ni compte épargne ni compte chèque. Un autre 51M possède un compte chèque mais recourt aussi aux services de prêteurs entre tous genres depuis les prêteurs sur gages jusqu’aux compagnies qui financent vos creux entre deux chèques de paie. En 2012, 1/5 ( 20,1%) Américain appartenait à ce groupe des « sous-bancarisés ». Au début de la crise, cette proportion était de 18,2%.
Pourquoi ces gens vivent-ils en marge du système financier ou l’utilisent-ils si peu ?
Parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Ou que leur cote de crédit est trop mauvaise. Ou qu’ils n’ont tout simplement pas les preuves d’identification requises. Les banques ne sont pas des organismes à but non lucratif et cette clientèle n’est pas rentable. D’ailleurs, depuis 2007, les banques américaines ont fermé des douzaines de succursales dans les quartiers où le revenu médian n’atteint que 25 000$ ou moins pour déplacer investir plutôt dans les régions où les habitants affichent un revenu médian de 100 000$.
Peut-on blâmer les banques ? Pas vraiment. On peut s’assurer que les frais de service qu’elles réclament ne sont pas prohibitifs. On peut aussi demander que ces frais soient ajustés au revenu du client. Mais, on ne peut pas les forcer à accepter des clients non-rentables.
Il faut prendre un peu de recul. La question n’est pas de savoir comment forcer les banques à accepter des clients mais plutôt comment rendre ces clients « acceptables ».
La réponse réside dans un autre rapport publié cette semaine qui nous apprend que le fossé entre les plus riches et le reste de la population s’est encore élargi. Il ne faut pas réduire les conditions d’acceptation des clients bancaires, il faut réduire le nombre de chômeurs et d’emplois précaires.
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