Davos 2017: les bottines suivront-elles les babines?

Publié le 18/01/2017 à 18:28

Davos 2017: les bottines suivront-elles les babines?

Publié le 18/01/2017 à 18:28

Par Diane Bérard

Crédit: Benedikt von Loebell

«Un leadership réactif et responsable», c’est le thème de l’édition 2017 du Forum économique mondial qui se déroule cette semaine dans la bucolique municipalité de Davos.

Pourquoi ce thème?

Commençons par deux statistiques: 60% et 38%. En ouverture du Forum, le cabinet PWC a dévoilé que 60% des patrons estiment que les effets de la mondialisation sont positifs, alors qu’à peine le tiers (38%) de la population parvient à la même conclusion. Il semble que les dirigeants ne vivent pas dans le même monde que leurs employés.

«Le temps est venu de combler le fossé entre ce que les leaders disent et ce qu’ils font», c’est ainsi que Rob Rafferty, pdg de la firme de relations publiques Ketchum, Amérique du nord, commente les résultats du sondage 2016 «Ketchum Leadership Communication Monitor». Moins du quart (23%) de la population estime que les leaders (de tous les secteurs) sont efficaces. C’est-à-dire qu’ils remplissent leur mandat. En bon québécois, les répondants à ce sondage estiment que «les bottines des leaders ne suivent pas leurs babines».

SUIVEZ-MOI SUR TWITTER: diane_berard

LISEZ MON BILLET PRÉCÉDENT

Les trois tendances qui pèsent sur le développement

Les participants de Davos se réunissent-ils pour trouver des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés? On commence à l’évoquer. Une chose est certaine, les dirigeants sont nerveux. Et ils ont raison.

Inégalités économiques, polarisation sociale et intensification des risques environnementaux, voilà les trois tendances qui vont influencer le développement mondial de la prochaine décennie. C’est ce qui ressort de l’édition du «Global Risks Report». Nous sommes en présence de situations systémiques, de tendances lourdes qui se poursuivent. La société n’arrive pas à s’adapter au rythme des changements technologiques. Les experts sondés estiment, entre autres, que l’intelligence artificielle, la technologie porteuse des plus grands bénéfices est aussi celle associée au plus grand potentiel négatif et aux enjeux de gouvernance les plus importants.

Peut-on sortir du mode «gestion de crise»?

«Notre lenteur traditionnelle et le recours à des mécanismes et des structures réactives pour composer avec les problèmes a contribué à la situation actuelle, a dit Klaus Schwab aux participants de Davos lors de la conférence d’ouverture. Notre énergie est principalement consacrée à la gestion de crise. (…) Les leaders doivent être mieux préparés aux transformations rapides et aux bouleversements de la 4e révolution industrielle (…)»

Pendant ce temps, le revenu annuel médian recule…

Au cours des cinq dernières années, le revenu annuel médian des habitants des 26 économies avancées a reculé de 2,4% et la croissance s’est limitée à moins de 1%, peut-on lire dans la «Inclusive Growth and Development Report 2017». Les économies en développement s’en tirent mieux, le revenu annuel médian y a augmenté en moyenne de 10,7%. Toutefois, le quart des économies en développement affichent tout de même une baisse du revenu annuel médian de 9 %.

La question: les inégalités économiques croissantes peuvent-elles être corrigées avec le modèle économique actuel? Les sous-questions. Le système de distribution des revenus associé au modèle économique actuel peut-il être réparé? Les mécanismes de marché peuvent-ils créer de nouvelles formes de création de valeur économique?

Discuter de croissance inclusive ou agir?

«La croissance inclusive demeure un sujet de discussion plutôt qu’une série de mesures à l’agenda », peut-on lire en ouverture du rapport « Inclusive growth and development report 2017 ».

Davos 2017 est une édition particulière. D’un côté, il n’y a pas de président américain, Donald Trump n’étant pas encore en poste. De l’autre, le président chinois y assiste pour la première fois, accompagné d’une forte délégation. Ajoutons que la PM britannique, Theresa May, y présente le plan de sortie de son pays de l’UE. Drôle d’époque. Une époque qui aurait bien besoin d’un leadership «réactif et responsable».

Que faut-il pour pratique un leadership «réactif et responsable»?

Il faut un radar et une boussole, répond Klaus Schwab.

Le radar pour guider le leader vers les enjeux qui importent. Ce radar est alimenté par la sensibilité et l’empathie. Si le leader n’en a pas, le radar ne fonctionne pas, tout simplement. On se doute que tous les leaders narcissiques dont les CA raffolent parce qu’ils projettent une image de demi-dieux n’ont pas de radar.

La boussole, elle, est alimentée par les valeurs et la vision. La boussole c’est ce qui empêche de perdre le nord.

Ce n’est pas parce que Davos se situe en montagne que les leaders qui y viennent n’ont pas perdu le nord…

 

À la une

Les prix élevés du chocolat font partie d’une tendance plus large

Il y a 28 minutes | La Presse Canadienne

En février dernier, les prix du cacao étaient près de 65% plus élevés qu’il y a un an.

Résultats des entreprises américaines au 1T: toujours pas d'accroc?

EXPERT INVITÉ. On a remarqué nettement plus de surprises positives que négatives.

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.