2-Prendre les mots au sérieux:
«Il faut se méfier des consensus basés sur des mots qui n’ont pas la même signification pour tous les signataires. Ce sont de faux consensus, on n’a rien réglé», prévient le professeur de Briey. Il évoque ses craintes face au Sommet européen qui se tiendra le 28 et 29 juin prochains. Il y a un monde entre la croissance vue de Paris et celle prônée par Berlin. «Pour Paris, cela passe par des politiques publiques alors que pour Berlin, il est question de compétitivité. Comment peut-on parler de consensus?»
3-Ouvrir le dialogue sur le nouveau sens de la prospérité et les choix qui y sont liés. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la prospérité est synonyme de croissance quantitative. La consommation croît donc nous sommes prospères. Aujourd’hui, la prospérité passe par la croissance qualitative comme l’illustre, entre autres, le facteur environnemental
Il faudra choisir. Sommes-nous prêts à renoncer à nos billets d’avion à bas prix pour préserver l’environnement? À payer davantage pour nos télés pour offrir plus de services aux aînés? Bref, sommes-nous prêts à renoncer à certains bénéfices pour en avoir d’autres? «Les citoyens doivent se prononcer. Et c’est le rôle de l’État d'initier le dialogue.»
Les réformes sociales sont inévitables, insiste le professeur de Briey. Mais, pour qu’elles deviennent socialement acceptables – et acceptées – il faut que:
-L’État prouve aux citoyens que les efforts sont répartis à travers, entre autres, une fiscalité plus progressiste;
-Le dossier de la rémunération des dirigeants soit sous contrôle.
Lire mes compte-rendus précédents de la Conférence de Montréal sur la nécessité d’une union bancaire européenne, l’impact des quotas féminins sur les CA, les sources possibles de la prochaine crise.
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