Comment tuer une entreprise en 4 étapes

Publié le 20/01/2014 à 11:30, mis à jour le 20/01/2014 à 11:51

Comment tuer une entreprise en 4 étapes

Publié le 20/01/2014 à 11:30, mis à jour le 20/01/2014 à 11:51

Par Diane Bérard

Travis Kalanick, co-fondateur du service de transport privé Uber

Les entreprises ne disparaissent pas du jour au lendemain. Elles meurent en quatre étapes : la confiance démesurée, la chute brutale, le combat de la dernière chance et la lente agonie. Un processus amorcé, bien sûr, par l’arrivée d’un nouveau concurrent avec une innovation généralement jugée ridicule aux yeux des joueurs établis. « Les clients n’adopteront jamais ça ! » « Ce n’est pas pratique ! » « C’est trop bizarre ! » « C’est une mode, il faut juste attendre que ça passe… »

Les quatre étape de la mort d’une entreprise proviennent de l’entrepreneur/capital risqueur Elad Gil ( Airbnb, Pinterest, Square, Stripe) ,sur le site Techcrunch.

Elad Gil applique son modèle à l’industrie du taxi, bousculée par l’arrivée de joueurs comme Uber. Uber est un service de chauffeurs privés, disponibles sur demande via une plate-forme mobile.

Comment l’industrie du taxi a-t-elle réagi à Uber ? La confiance démesurée

L'industrie du taxi a considéré la montée du transport privé comme marginal. Et elle s’est retranchée derrière la loi pour exiger qu’UberCab ( la première appellation de l’entreprise) retranche Cab de son nom. Tout comme les hôteliers ont réussi à faire déclarer le service de location d’appartements entre particuliers Airbnb illégal à New York. C’est l’étape de la confiance démesurée. On a la loi de notre côté…

Que s’est-il passé ensuite ? La chute

Les utilisateurs d’Uber, et autres services du genre, se sont multipliés. Si bien que certains chauffeurs de taxi ont choisi de joindre le mouvement. Il semble que 1/3 des 8500 chauffeurs de taxi de San Francisco auraient quitté le secteur pour joindre une startup de transport privé.

Au début, la conversion n’est pas brutale. Puis, elle s’accélère. Le mot se passe. Quand les réseaux sociaux s’en mêlent, les conversions peuvent devenir exponentielles.

Et ensuite? Le combat de la dernière chance

Certaines sociétés de taxi ont lancé leur application maison pour permettre aux clients de les joindre plus facilement. Une bonne idée, mais qui arrive un peu tard.

Fin 2012, le détaillant Sears, jugeant qu’il souffre d’un problème d’image, lance une campagne de publicité de proximité. Des scènes familiales classiques pour renouer avec les clients-cible. Sears souffre-t-elle vraiment d’un problème d’image ? Est-ce simplement parce que ses clients l’ont « oubliée » que ses ventes sont en chute libre ? N’est-ce pas plutôt parce que ce détaillant n’a pas innové depuis des décennies? Walmart s’est montrée plus agressive. Target, plus sexy. Pas étonnant que la campagne de pub de Sears n’ait pas changé grand chose. Et qu'un an plus tard, les licenciements se multiplient.

Et ensuite ? La mort lente

L’industrie du taxi ne disparaîtra pas demain matin. Pas plus que les hôtels. Mais, dans les deux cas, il y en aura de moins en moins. Ceux qui resteront combleront un besoin bien précis, que les nouveaux concurrents ne remplissent pas. Jusqu’à ce qu’un entrepreneur trouve moyen de remplir ce besoin-là aussi…

Quant à Sears… vous connaissez la réponse aussi bien que moi. J’espère que ses concurrents continueront de croître pour pouvoir recruter la horde d’employés que Sears mettra au chômage, tôt ou tard.

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