Chine: la criminelle la plus célèbre est une entrepreneure

Publié le 12/03/2012 à 15:42, mis à jour le 12/03/2012 à 15:55

Chine: la criminelle la plus célèbre est une entrepreneure

Publié le 12/03/2012 à 15:42, mis à jour le 12/03/2012 à 15:55

Par Diane Bérard

BLOGUE.  En Chine, près de la moitié des prêts ne seraient pas accordés par de “vraies” banques. On parle d’un “marché gris" du financement ou de banques “de l’ombre” ( shadow banks).

Pourquoi un tel marché des prêts clandestins existe-t-il?

Les quatre banques d’État chinoises prêtent aux sociétés d’État et aux grandes entreprises. Mais, pour les PME, le marché du financement s’avère limité. Ainsi est né un système parallèle de financement. Celui-ci satisfait l’appétit des investisseurs - qui se voient promettre des rendements faramineux - et les besoins des entrepreneurs. Car, comme me l’a confié le jeune Jialiang Wang, fondateur de CooTek, les structures de financement ne se sont pas ajustées à la montée de l’entrepreneuriat chinois. Le capital de risque se fait rare et les anges financiers se comptent sur les doigts d’une main. Ainsi, plus une province chinoise affiche une culture entrepreneuriale, plus le marché gris du financement y est développé.

Le gouvernement chinois connait l’existence de ce marché gris du prêt et il le tolère depuis un certains temps déjà. Mais, cela devient de plus en plus difficile depuis le très médiatisé procès Wu Ying.

Wu Ying était la sixième personne la plus riche de la Chine. Puis, le vent a tourné. Son entreprise ( Bense Holding Group) elle l’a financée sur le marché gris. Plus de 122,2 M$US amassés à l’ombre du système. Tout cela en promettant à ses créditeurs des rendements mirobolants. Des rendements qui n’ont jamais vu la lumière du jour.

Pour avoir amassé des millions dans les banques de l’ombre, Wu Ying se retrouve aujourd’hui “à l’ombre”. Pire encore, le gouvernement estime que son crime – avoir floué les investisseurs – mérite rien de moins que la peine de mort. Il veut en faire un exemple.

Derrière Wu Ying se profile la silhouette de nombreux autres entrepreneurs qui ont eu recours à la même stratégie de financement. On les surnomme les “patrons fugueurs” ( runaway bosses) car nombre d'entre eux ont pris la poudre d’escampette. Incapables de rembourser les dettes qu’ils ont contractés à des taux irréalistes, ces entrepreneurs se sont évanouis dans la nature. Et, en voyant le sort que le gouvernement veut réserver à Wu Ying, ils doivent trembler qu’on le retrouve.

Bref, le gouvernement chinois tient là une belle patate chaude. Je vous rappelle qu’il y a une semaine, la Banque Mondiale a publié un rapport incitant “fortement” la Chine a transformer son économie en une véritable économie de marché. Ce qui passe, entre autres, par une réforme de son système financier.

ME SUIVRE SUR TWITTER: diane_berard

 

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.