La province de Jiangsu, en Chine, qui exporte plus que le Brésil et l'Afrique du sud réunis, vient d'annoncer une hausse du salaire minimum de 13%. Il s'établit désormais à 140$ US par mois. On peut dire que lorsqu'il passe aux actes, le gouv. chinois n'y va pas avec le dos de la cuillère!
C'est que l'on peut lire dans le Financial Times ce matin. Et ce n'est que le début. De nombreux experts interrogés prévoient que d'autres provinces chinoises emboîteront le pas. Le gouvernement aurait songé à pareille hausse l'an dernier, mais il hésitait pour cause de crise économique et d'avenir incertain. Il semble bien que, même si l'Occident doute de la véracité des statistiques de croissance de la Chine, les principaux intéressés, eux, ont pleine confiance en l'avenir de leur économie.
Cette décision de la province de Jiangsu de hausser le salaire minimum s'explique simplement: depuis que les usines ont recommencé à tourner, c'est la guerre entre les provinces chinoises pour recruter les migrants.
J'ai eu l'occasion de croiser de nombreux migrants lorsque je suis allée en Chine. Et lorsqu'on connait la vie de misère de ceux-ci, on ne peut que se réjouir de l'amélioration de leurs conditions de vie. Évidemment, pour un manufacturier occidental c'est une autre histoire. Il est évident que les entreprises occidentales doivent voir dans cette hausse du salaire minimum le début d'une tendance à ne pas sous-estimer. Il faudra s'ajuster.
À l'heure où le gouv. du Québec jongle avec des décisions diffiiciles pour hausser ses revenus et réduire ses dépenses, la question de la croissance économique et de la productivité se fait pressante. Et la décision de la province de Jiangsu nous rapppelle que notre croissance pourra de moins en moins se faire au détriment des pays émergents.
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