Casseux de party ou super héros?

Publié le 13/07/2015 à 14:42

Casseux de party ou super héros?

Publié le 13/07/2015 à 14:42

Par Diane Bérard

Quelle est la meilleure façon de changer le monde et de convaincre les entreprises de se convertir au développement durable?

Pas celle du casseux de party…

« Le développement durable s’est présenté à nous sous les traits d’un adolescent boutonneux donneur de leçons. Il a gâché notre party en éteignant brutalement la musique pour déclarer que «nous serions tous plus heureux si on s’amusait moins!» Puis, il a demandé avec enthousiasme « Qui embarque dans mon mouvement? » Évidemment, personne n’a eu envie de le suivre." Wayne Visser, Sustainable Frontiers : Unlocking Change through Business, Leadernship and Innovation, Stylus Publising (sortie 31 juillet).


« "Le développement durable est un concept ennuyant qui n’a pas réussi à conquérir le cœur ni l’esprit des gens." »

Wayne Visser travaille en développement durable (sustainability) depuis 20 ans. Ce mois-ci, il publie un livre où il constate le cul-de-sac de ce mouvement. Visser affirme que la meilleure façon de changer le monde consiste à se tenir le plus loin possible du département de développement durable. « Jurez de ne plus jamais employer l’expression «développement durable» (…) C’est un concept ennuyant qui n’a pas réussi à conquérir le cœur ni l’esprit des gens (…) Il évoque la rareté et la survie dans un monde qui rêve de prospérité et de croissance. Le mouvement de développement durable n’a pas compris la nature humaine fondamentale. »

Mais alors, comment change-t-on le monde, si ce n’est pas en pointant le mur vers lequel nous fonçons?

Soyez moins axé sur la tâche -ce qui doit être fait, ou fait autrement. Recentrez-vous plutôt sur ce que vous êtes. Rappelez-vous pourquoi vous croyez en un capitalisme durable et bâtissez à partir de ces motivations.

5 raisons qui nous motivent à changer le monde

1- Ça donne un sens à notre vie.

2- C’est stimulant de résoudre des problèmes.

3- C'est stimulant d'imaginer de nouvelles stratégies.

4- Parce que pour changer le monde il faut rallier d’autres personnes. C’est gratifiant de contribuer à l’éveil des autres.

5- Parce que cela nous donne du pouvoir sur notre destinée.

Les 4 types d’agents de changement

Ceux qui veulent changer le monde ont à peu près tous les mêmes motivations. Visser dit qu’ils possèdent la "fibre du super-héros". Mais leur personnalité diffère. Leur action aussi.

1-L’expert : il saisit parfaitement tous les enjeux liés à un problème. Ses interventions reposent sur la science ou la technologie. Il contribue à l’avancement des connaissances et déboulonne les mythes qui nous empêchent de progresser pour nous pointer une autre avenue possible.

2-Le facilitateur : ce n’est pas une vedette. Il occupe rarement l’avant-scène. C’est celui qui valorise et responsabilise les autres pour les amener à contribuer au changement.

3-Le catalyseur : il a développé une vision et une stratégie pour permettre à l’organisation de changer de direction. Pragmatique, il sait comment articuler sa vision de façon concrète pour qu’elle apporte une valeur ajoutée à l’organisation. Et il possède les habiletés politiques requises pour persuader les autres parties prenantes de le suivre et d’adopter sa vision.

4-L’activiste : il possède un sens aiguisé de la justice. Il questionne constamment le statu quo. Il propose une autre vision de l’avenir.

Les entreprises comptent beaucoup de catalyseurs. Les bons pdg sont des catalyseurs. Les bons vp et les bons directeurs, eux, sont des facilitateurs. Les entreprises devraient aussi pouvoir se reposer sur des experts. Ne pas simplement se fier à l’expertise sporadique de consultants. Les agents de changement ne peuvent se trouver uniquement à l’extérieur.

Les entreprises, par contre, sont en déficit d’activistes. Elles n'en recrutent pas ou alors elles s’en débarrassent. Ou ils quittent d’eux-mêmes, irrités par le statu quo.

Mais, comme rappelle, Visser, les super héros sont plus efficaces lorsqu’ils unissent leurs forces.

 

 

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?