Photo : Bloomberg
BLOGUE. Il existe plusieurs façons de faire grimper le cours d'une action. Belvedere, fabricant polonais de spiritieux, a rivalisé d'imagination l'automne dernier en annonçant que Bruce "Die Hard" Willis allait "s'investir à long terme dans la société", comme on peut le lire sur Les Échos.
Cela signifiait que monsieur Willis, en plus de devenir "poster boy" de la marque Sobieski, serait un "actionnaire de référence", venant à la rescousse de l'entreprise - non pas avec ses muscles mais bien avec sa fortune. Mais aussi, et surtout, qu'il siégerait au conseil d'administration, rien de moins!
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C'est la première fois que j'entend parler d'un "poster boy" qu'on transforme en administrateur. À la suite de cette nouvelle, l'action de Belvédère aurait grimpé de 23%. Pourquoi? Le marché sait-il quelque chose sur monsieur Willis que j'ignore?
Bref, si je vous parle de tout cela c'est que l'assemblée générale de Belvédère se tiendra le 25 juin et que la présence de monsieur Willis semble de moins en moins certaine. Et, admettons qu'il y soit, pouvez-vous me dire ce qu'il y fera? Les marchés financiers vont-ils vraiment cautionner sa présence? On a souvent parlé de l'importance de diversifier les compétences et l'expérience des administrateurs mais tout de même...
Il est connu que certains artistes sont des gens d'affaires aguerrris, mais dans le cas de Belvédère ça sent la magouille à plein nez; on peut douter du sérieux de cette association à long terme lorsque l'on considère que monsieur Willis a reçu 83 000 actions, soit 3,3 % du capital, assorti dès la signature d'une "garantie de cours à la date du 31 décembre 2013". Cela signifie que dans 4 ans notre héros se tirera de cette opération sans une égratignure: il a une promesse de rachat à 60 euro/action alors que celles-ci valaient entre 30 et 40 euros lorsqu'il a signé, comme le souligne la présidente de L'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam).
Le nom et la bouille de Bruce Willis valent-ils cette plus-value? Je le souhaite pour les "autres" actionnaires.
Lire ici ma chronique précédente.
