Bérard - Le patriotisme économique pour sauver Alcatel-Lucent

Publié le 10/10/2013 à 16:42, mis à jour le 10/10/2013 à 17:16

Bérard - Le patriotisme économique pour sauver Alcatel-Lucent

Publié le 10/10/2013 à 16:42, mis à jour le 10/10/2013 à 17:16

Par Diane Bérard
les opérateurs de télécoms – en France comme ailleurs - se livrent une guerre sans merci et l’arrivée de Free a empiré la situation. Cette guerre pousse les quatre joueurs à acheter leur équipement là où il est le moins cher, c’est-à-dire en Chine. Ainsi, 50% de l’équipement du réseau de Bouygues Telecom provient de Chine (Huawei). Du côté de SFR, c’est 40%.

2-La Chine cliente

China Mobile vient d’accorder un contrat à Alcatel-Lucent. D’autres seraient appréciés. Mais si le gouvernement français pousse un peu trop la note du patriotisme économique, le gouvernement chinois pourrait répliquer. Limiter les achats des fournisseurs français en Chine pourrait réduire les contrats chinois accordés à la France. Ce serait dommage au moment où Alcatel-Lucent entame sa relation avec China Mobile. Une relation qui débute, c’est fragile.

En 2008, le gouvernement a choisi de mettre l’argent des contribuables américains au secours de certains constructeurs automobiles. Le gouvernement français, lui, refuse de faire de même pour Alcatel-Lucent. Mais la stratégie qu'il a choisi comporte sa part de risque.

L’appel au patriotisme économique pourrait donner lieu à un autre appel : celui à la déréglementation. « Si vous souhaitez que nous achetions français, donc plus cher, il faudra laisser tomber certaines contraintes, de couverture par exemple. » Le secteur des télécoms est très réglementé, et non sans raison. Il est question d’intérêt public. Faudra-t-il déréglementer pour sauver Alcatel-Lucent ?

Nous voici revenus à la question de départ : quel prix doit-on payer pour sauver une entreprise ?

Avant de conclure, j'ajouterai que les mises à pied chez Alcatel-Lucent constituent le premier test de la nouvelle loi française de la sécurité de l'emploi. Jusqu'ici, les négociations autour d'un plan social concernaient trois parties : la direction, le comité d'entreprise et le juge. Désormais, c'est l'affaire des syndicats, de l'administration et de l'employeur. Le syndicat doit donc accepter les mesures de redressement proposées par l'employeur. S'il n'y a pas d'entente, l'inspection du travail va trancher. Et s'il n'y a toujours pas d'entente, le gouvernement peut refuser le plan social de l'entreprise. La demande du syndicat français est simple: que les efforts de réduction d'emplois soient répartis également entre les différents pays où Alcatel-Lucent est présente. Après le patriotisme économique, le patriotisme syndical.

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