Bérard - Crise existentielle chez les recteurs

Publié le 04/10/2013 à 11:02, mis à jour le 04/10/2013 à 14:21

Bérard - Crise existentielle chez les recteurs

Publié le 04/10/2013 à 11:02, mis à jour le 04/10/2013 à 14:21

Par Diane Bérard

BLOGUE – Quelle est l’industrie la plus mise à mal présentement par la technologie ? L’éducation. C’est ressorti clairement lors du 10e World Business Forum auquel je viens d’assister à New York.

Les angoisses des dirigeants des grandes universités étaient palpables. On les sentait nerveux, terriblement nerveux. Mais surtout désemparés. Ils ont pris le contrôle du micro lors des périodes de questions. Ils se sont adressés aux pdg sur la scène, à la recherche de solutions. « Comment avez-vous fait pour réagir aux innovations disruptives nées de la technologie ? » « Quelle stratégie avez-vous choisi ? » « Qu’est-ce que ça a donné ? » « Combien ça vous a coûté ? »

J’assiste au World Business Forum depuis trois ans. C’est la première fois que j’entends des dirigeants d’universités au micro. D’habitude, ce sont des entrepreneurs ou des cadres de grandes entreprises à la recherche de perles de sagesse de la part de pdg aguerris.

Les dirigeants d’universités qui se sont présentés au micro ne cherchaient pas des perles de sagesse, plutôt des bouées de sauvetage.

Leur bête noire c’est l’éducation en ligne. Tous ces cours auxquels des milliers d’élèves ont accès gratuitement, quand ils le désirent, où ils le désirent. Un recteur l’a bien résumé : « C’est la première fois que notre modèle d’affaires est remis en question. Jusqu’à présent, rien de majeur n’était venu l’attaquer. »

On a crû que rien ne remplacerait les cours magistraux devant un prof. Que l’échange était essentiel à l’apprentissage. Que l’absence de contacts humains entre les professeurs et les élèves empêcherait ce concept de décoller. Ça aurait pu être vrai. Mais…

Le système a résolu le problème lui-même. Désormais, dans les pays émergents où l’éducation en ligne s’avère de plus en plus populaire on a commencé à recruter… des grands-mères pour donner aux petits élèves la chaleur humaine et le renforcement positif qu’un prof virtuel ne peut pas donner. Brillant ! Vous avez une ressource abondante et sous-utilisée – les grands-mères – à qui vous donnez la chance de mettre à profit son talent principal _- câliner et encourager .

Voilà donc le système d’éducation traditionnel bien mal pris. Il avait pensé trouver une nouvelle source de revenu, les étudiants étrangers. L’éducation en ligne leur offre la possibilité de ne plus se déraciner et s'endetter pour étudier. Quant à l’avantage du contact direct, il est en train de envoler grâce à des nouvelles concurrentes redoutables : l’armée des grands-mères.

Évidemment, tout n’est pas perdu. Il est encore temps de réagir. Mais, pour cela, les recteurs devront développer de nouvelles habilités. Je parie qu’on les verra davantage dans les conférences qui causent de modèles d’affaires et de stratégie.

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