Amiante: le gouvernement ne doit pas financer la mine Jeffrey

Publié le 09/07/2010 à 11:50

Amiante: le gouvernement ne doit pas financer la mine Jeffrey

Publié le 09/07/2010 à 11:50

Par Diane BĂ©rard

BLOGUE. Le gouvernement du Québec doit-il accorder une garantie de prêt de 58 Mi à la mine d'amiante Jeffrey? L'Association Médicale du Québec répond non. Leur nom s'ajoute à une longue liste d'organismes québécois et internationaux dénonçant l'exploitation de l'amiante. Je partage cette opinion. La quête de la santé économique ne doit pas nous aveugler au point de la laisser compromettre la VRAIE santé. Et puis, soyons francs, la mine Jeffrey vivote depuis des années. On ne compte plus le nombre de ses sauvetages ratés. Il y a belle lurette qu'on martèle la nécessité de diversifier cette économie. Tourisme, économie sociale, entrepreneurship, il y a d'autres façons d'assurer la santé économique de la région d'Asbestos.

Et pourtant... saviez-vous qu'en 2008, le lobby de l'amiante a bénéficié de subventions de 600 000$ pour faire la promotion de ce produit hautement toxique? Vous pouvez en lire plus ici dans cet article de la Presse Canadienne.

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Émile, mon grand-père maternel a travaillé dans une mine d'amiante. À cette époque, l'industrie était florissante. Heureusement pour lui, sa femme et ses 11 enfants, Émile a réussi à quitter cet emploi, plutôt tôt que tard.  Mais, la majorité de ses compagnons ont passé leur vie dans "le trou". Gageons qu'ils ne sont pas morts, paisible comme grand-papa, à l'âge de 86 ans...

On vend notre amiante à l'autre bout du monde. Normal, personne  n'en veut autour de nous. Et, pour se justifier, notre gouvernement dit que ce n'est pas le produit lui-même qui est dangereux mais bien les conditions dans lesquelles il est utilisé. Bref, on pellette le problème dans la cours des clients, qu'ils se débrouillent pour que ce soit sans danger. Nous ne sommes que les vendeurs et puis, ils ne sont pas obligés d'acheter notre produit. Bien sûr, on vend là où l'on est certain qu'il n'existe pas de réglementation.

Je me pose une question: : si au lieu de l'amiante il s'agissait de médicaments, le gouvernement financerait-il une usine qui fabrique des pilules toxiques sous prétexe que celle-ci créée de l'emploi?

L'éthique n'est pas une affaire une affaire de secteur. La création d'emplois ne justifie pas tout, même en région. Les pays émergents ne sont pas notre poubelle.

Lire ici ma chronique précédente

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