En 2016, un Canadien sur quatre a offert un bien usagé en cadeau. Et vous?

Publié le 14/03/2017 à 14:25

En 2016, un Canadien sur quatre a offert un bien usagé en cadeau. Et vous?

Publié le 14/03/2017 à 14:25

Par Diane Bérard

En France et aux Pays-Bas, des succursales IKEA rachètent certains articles acquis chez eux (petits meubles, bibliothèques, tables et bureaux) et le remettent sur le plancher avec l’étiquette «IKEA seconde main». En échange, vous recevez un bon d’achat utilisable en magasin. IKEA offre entre 30% et 50% du prix des nouvelles versions des marchandises qu’elle rachète. «C’est une stratégie d’affaires très contemporaine, commente Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de l’économie responsable. L’économie de seconde main explose. IKEA sait que ses articles se retrouveront tôt ou tard sur une plateforme de vente ou d’échange. Aussi bien servir d’intermédiaire. Ceci démontrer sa bonne foi tout en ramenant les clients en magasin.»

Fabien Durif est coauteur (avec Manon Arcand, Marie Connelly et Myriam Ertz) de la troisième édition de l’indice Kijiji de l’économie de seconde main. Cette étude s'est penchée sur des dizaines d’acteurs canadiens qui aident les consommateurs à se départir ou acquérir des objets de seconde main, de manière commerciale (vente, location) ou non commerciale (échange, don). «Nous tentons de comprendre ce qui motive les Canadiens à recourir à l’économie de seconde main», explique Fabien Durif. Un détail: cette étude ne s’intéresse qu’aux objets non transformés, donc qui poursuivent leur vie sous leur forme originale. Ceci inclut les objets neufs ( que l’on n’a jamais utilisé) et usagés.

Premier constat
On achète usagé quand l’économie va bien

L’économie de seconde main n’est pas une économie de pauvres ni de nécessité. «Nous avons croisé des variables tel le taux de chômage, le revenu réel et le nombre de nouvelles constructions avec le niveau d’économie de seconde main, explique Fabien Durif. Plus l’économie se porte bien, plus les citoyens ont recours à l’économie de seconde main. Ceci démontre qu’il ne s’agit pas d’une économie parallèle, mais bien d’une composante de l’économie traditionnelle.» L’économie de seconde main ne se substitue pas à l’économie du neuf.

Deuxième constat
Les motivations économiques devancent les motivations environnementales

Pour près des trois quarts (71%) de ceux qui se procurent des biens de seconde main la motivation principale consiste à éviter de payer le plein prix. Ils veulent économiser, avoir une bonne aubaine ou acheter une plus grande quantité pour le même prix. La motivation secondaire (65%) s'avère plus altruiste: souci de protection de l’environnement, recyclage d'objets non désirés d’autrui, réduction des déchets. La troisième motivation (55%) serait le concept de «chasse au trésor». Les répondants rêvent de trouver, par hasard, un objet précieux ou un article unique.

Quant à ceux qui vendent leurs objets, leur motivation principale (71%) est pragmatique. Ils n’en ont pas besoin et c’est une opération facile. Pour près des deux tiers (64%), la seconde motivation est altruiste. Ils veulent faire quelque chose de bien pour les autres et pour la société. Et  pour 62% la troisième motivation est la préservation de l’environnement.

Troisième constat
Il n’y a aucune honte à acheter des objets de seconde main…ni à en donner en cadeau

Au cours des 12 derniers mois, plus du quart (27,1%) des Canadiens ont donné un bien de seconde main en cadeau. Et ils ne s’en cachent pas. «Les Canadiens qui ont offert un cadeau de seconde main le font parce que c’est associé à leur mode de vie. C’est lié à leurs valeurs, à leurs comportements. Ils estiment qu’un objet de seconde main peut être aussi bien qu’un objet neuf, qu’il peut avoir autant de valeur.» Précisions qu’un objet de seconde main peut être un article acheté dans une vente-débarras, mais aussi un article de notre patrimoine familial, une pièce de collection ou tout autre objet de valeur.

Quatrième constat
Consommation d’objet de seconde main ne signifie pas consommation responsable ni déconsommation

«L’économie de seconde main n’a pas forcément une dimension éthique. Elle n’est pas de facto plus responsable. Elle peut mener à la surconsommation, tout comme l’économie du neuf, reconnaît Fabien Durif. Certains acheteurs et vendeurs sont animés de préoccupations environnementales. D’autres, de pulsions purement économiques. Ils peuvent consommer davantage. Il existe aussi toutes sortes de motivations entre les deux. À terme, la réflexion autour de la consommation responsable devrat pénétrer aussi l’économie de seconde main.»

Cinquième constat
Montréal et le Québec sont des mystères…

Au Canada, 82% des Canadiens ont participé à une forme de transaction de seconde main (monétaire ou non monétaire). Au Québec, cette proportion atteint 67%. C’est la seconde plus basse au pays, après les Maritimes.

À Montréal, au cours des 12 derniers mois, les citoyens ont participé, en moyenne, à 85 transactions (achat ou vente, monétaires et non monétaires). Pendant la même période, les citoyens de Québec se sont contentés de 48 transactions. Pourquoi? «Nous allons creuser lors de la prochaine édition. Nous espérons percer ces deux mystères», répond Fabien Durif.

Quelques statistiques

Le marché canadien de seconde main: 29G$, soit 1,4% du PIB, 1,9G de biens ont été échangés

Les emplois: 315 000 à 341 000

Les biens les plus échangés: les vêtements, articles de mode et chaussures (38,2%)

Les gains: en moyenne, les vendeurs ont retiré 1037$ en 2016 (883$ en 2015)

Les économies: en moyenne, les acheteurs ont économisé 843$ en 2016 (480$ en 2015)

 

 

 

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