Votre santé... Pas si important que ça!


Édition du 14 Février 2015

Votre santé... Pas si important que ça!


Édition du 14 Février 2015

Émotive, je le suis... et je me sens toujours très concernée à l'écoute ou à la lecture de mauvaises nouvelles, même si elles peuvent paraître très éloignées de mes préoccupations de femme vivant confortablement dans un pays épargné par ces atrocités qui endeuillent et ensanglantent chaque jour notre petite planète. Ces nouvelles, souvent dramatiques, ont au moins l'avantage de situer la grandeur de l'homme sur une échelle des valeurs qui a malheureusement de plus en plus tendance à le tirer vers le bas. Et là, nonobstant les distances, les différences culturelles ou les mentalités, je me sens toujours interpellée par des comportements qui me rappellent une expression balzacienne largement reprise depuis : «Grandeur et décadence», mais... de la nature humaine cette fois.

Même si nous sommes à des milliers de kilomètres de véritables foyers d'horreurs, de violences et d'injustices, nous ne sommes pas à l'abri de comportements qui, s'ils sont sans commune mesure avec ces atrocités, mettent en lumière la cupidité, l'inconscience et l'irresponsabilité de certains d'entre nous.

J'aimerais revenir sur une nouvelle qui a fait la une de notre actualité pendant peut-être deux jours en soulevant l'indignation des uns et des autres, mais dont nous n'entendons déjà plus parler. Il y a quelques semaines, un reportage à la télévision nous faisait découvrir qu'une grande enseigne d'épiceries faisait entrer tôt le matin quelques employés dont la seule mission consistait, avant l'ouverture du magasin, à changer les dates sur les emballages de viande périmée. Cette méthode visant à prolonger la vie de produits pourtant à risque m'a littéralement révoltée. Comment peut-on faire cela dans un pays socialement évolué comme le nôtre et parfaitement au fait des risques encourus par la consommation d'aliments avariés ? Si encore nous avions l'assurance, en cas de contamination, d'être pris en charge rapidement par un système de santé efficace ! Mais ce n'est pas vraiment le cas.

Bonne conscience et hypocrisie

Pourtant, ces mêmes épiciers se donnent une bonne conscience environnementale en nous proposant des sacs réutilisables ou en nous vendant pour cinq sous, censés être dissuasifs, le sac en plastique dans lequel nous mettrons nos victuailles. Autant d'aliments déjà emballés dans du plastique ou de fruits et de légumes que nous avons placés nous-mêmes dans des sacs... en plastique, largement et gratuitement mis à notre disposition dans tous les rayons du magasin. Il y a là quelque chose d'hypocrite et d'illogique qui vient heurter notre intelligence et notre conscience de citoyens responsables.

S'il est louable d'apporter sa contribution pour préserver notre environnement - et non de faire semblant - et de se battre pour protéger ours polaires, phoques, oiseaux migrateurs et bélugas... pourrait-on aussi avoir, de manière naturelle, une sensibilité suffisante pour permettre à l'homme de vivre en santé en lui évitant de prendre des risques inutiles et dictés par le seul appât du gain ?