Le savoir comme moteur de l'économie


Édition du 11 Juillet 2015

Le savoir comme moteur de l'économie


Édition du 11 Juillet 2015

Le pouvoir d'une société passe par la connaissance. J'en ai l'intime conviction. Pour redresser l'économie québécoise, pour accompagner le développement des entreprises de chez nous, il faut d'abord accompagner le développement des compétences des salariés actuels et futurs.

Depuis quelques mois, l'éducation fait justement la manchette. En juin, des enseignants affirmaient même subir de fortes pressions pour gonfler artificiellement les notes de leurs élèves. Si la moyenne de leur classe était jugée insuffisante par rapport aux cibles de réussite fixées par le gouvernement, les enseignants de certaines écoles risquaient de se voir attribuer un code rouge et placer sous haute surveillance l'année suivante.

Loin de moi l'idée de jeter la pierre, mais quand on dissimule ainsi les failles de notre système d'éducation avec des notes grossies et des grilles de correction assouplies, je comprends que les quotas priment sur la formation adéquate de la relève. On valorise des statistiques édulcorées au détriment des apprentissages véritables. On sacrifie la jeune génération de travailleurs à l'autel de la réussite à tout prix. Et ce sont toutes nos entreprises, grandes comme petites, qui risquent d'en pâtir.

Relancer l'économie grâce au savoir

La relève est vive, brillante, allumée. Les rencontres que je fais, les nombreux messages que je reçois, les discussions que j'ai chaque jour avec les jeunes m'en convainquent. Ce n'est pas en diminuant les exigences que nos futures cohortes d'employés arriveront mieux outillées sur le marché du travail.

La Finlande a entrepris une grande révolution dans son programme scolaire. Les élèves ne commencent pas l'école avant l'âge de sept ans et ils ne subissent aucune évaluation pendant les six premières années de scolarité. Les enseignants ne dispensent plus les cours par matières, mais par thèmes. Fini, les devoirs et les cours classiques ! Place à la transversalité. Les élèves forment de petits groupes pour apprendre à communiquer et à travailler en équipe. Les apprentissages ont une visée pratique et sont plus que jamais ancrées dans les derniers changements technologiques. Le résultat ? Deux tiers des jeunes Finlandais entament des études supérieures, le taux le plus élevé d'Europe, et les élèves arrivent en pole position des classements internationaux en lecture, en science et en mathématiques, et ce, depuis 2001.

Plus près de chez nous, de formidables initiatives bourgeonnent pour lutter contre l'analphabétisme. Citons Croque-Livres, un réseau de sympathiques boîtes de partage de livres destinées aux enfants de 0 à 12 ans. Le principe est simple : on prend ou on laisse un livre dans un point de chute. Les livres usagés trouvent ainsi de nouveaux lecteurs, dans un esprit de partage et de gratuité. C'est toute la collectivité qui se rassemble ici pour répandre le plaisir de la lecture chez les tout-petits, une solution positive gérée par les citoyens, pour les citoyens. On valorise le savoir, un livre à la fois.