Vivre avec son temps

Offert par Les affaires plus


Édition de Octobre 2018

Vivre avec son temps

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Édition de Octobre 2018

[Photo : 123RF]

D'abord, un aveu : ces dossiers qui tentent de décortiquer les générations me laissent la plupart du temps dubitatif. Ils généralisent à outrance et lorsqu'ils se penchent sur les groupes dans la fleur de l'âge, c'est plus exaspérant encore. Ils tendent souvent à confondre les caractéristiques propres à la jeunesse, cette perméabilité à la nouveauté, avec les traits de ce qui donne un caractère durable à chacune des cohortes.

Il n'y a pas d'attributs inhérents aux groupes d'âge. La personnalité des grands nombres se forge dans leur contexte. À part leur date de naissance, rien ne différencie fondamentalement un boomer d'un X et d'un Y, sinon les époques qui les ont modelés.

Alors pourquoi cet énième dossier sur les Y ? Pour le contexte, justement. Si on s'en tient à la chose financière, qu'en est-il ?

Il faut d'abord reconnaître qu'il leur est plus facile d'investir en Bourse à 25 ans qu'il ne l'a été pour quiconque avant eux, au même âge.

Ils ont accès à des informations et à des outils qui n'existaient pas il y a 10 ans. Je relève seulement cette nouvelle possibilité : on peut acheter des actions d'une entreprise de production de cannabis en ouvrant un compte de courtage à partir de son téléphone alors qu'on est assis sur un banc de parc. Revenons 25 ans en arrière. Prise seule, cette phrase aurait plutôt été révélatrice de la qualité de la marchandise distribuée dans ce parc.

Ce ne sont pas tous les jeunes qui se mettent à investir en Bourse. Ils sont toutefois assez nombreux et intéressés pour représenter une clientèle cible des nouvelles plateformes d'investissement.

Le marché boursier monte depuis neuf ans et poursuit sur ce qui est déjà le plus long marché haussier de l'histoire. Bien des jeunes investisseurs n'ont pas idée de leur véritable tolérance au risque, n'ayant jamais connu de correction boursière. Si les outils technologiques ouvrent les portes du marché boursier, la tenue des indices le rend aussi très invitant.

Côté immobilier, c'est moins évident. Les prix sont élevés, les règles hypothécaires sont plus restrictives. Ça n'arrête pas les jeunes, soutenus par un marché de l'emploi qui n'a jamais été en aussi bonne forme. Ils y voient indiscutablement un bon investissement, convaincus ici aussi que la valeur des maisons est engagée sur un sens unique.

Mais vous le savez sans doute, ces limites tracées entre les générations sont arbitraires. Pour vous dire comment elles sont en réalité floues et poreuses, boomers et X finissent eux aussi par croire que ça n'aura plus de fin, ce bon temps.

À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.