Une petite blague pour vendre de l'assurance

Publié le 09/12/2016 à 08:24

Une petite blague pour vendre de l'assurance

Publié le 09/12/2016 à 08:24

Il n’y rien de mieux qu’une petite controverse dans le milieu humoristique, à quelques jours de Noël, pour nous rappeler comment nous sommes choyés. Pas tant parce qu’on a la chance de compter un humoriste par 500 habitants au Québec, non. Mais, comment dire, quand une société monte en épingle une prise de bec entre deux comiques, on peut conclure qu’elle n’a pas trop de problèmes.

Ou le contraire.

Comme tout le monde, j’ai suivi, amusé, l’affaire (petite) Wagner-Matte. Les humoristes occupent une grande place, particulièrement à cette période de l’année, et on leur tend volontiers le micro pour tout et pour rien. Et ça finit par provoquer des flammèches.



Je vais vous dire, moi aussi j’ai été ébranlé par la sortie de Guillaume Wagner. Oh si! Ce qu’il a dit est troublant! Non pas que je veuille me poser en défenseur pour le droit des humoristes à faire de la publicité. Je m’en fous un peu, bien que Martin Matte, je suis toujours content de le revoir, que ce soit dans Les beaux malaises ou dans une pub de Maxi. Non, ce qui m’a choqué dans les propos de l’humoriste, c’est que, sur les ondes de Gravel Le Matin, il ait mis dans le même panier un ananas, une pizza et… une assurance!

Et ça, ça risque de créer de la confusion dans l’esprit du public!

«[…]Être un artiste, c’est la porte d’entrée pour avoir la chance de vendre des chars, des ananas, de la pizza et des assurances : le rêve de tous créateurs. »

C’est ce qu’il a dit.

On peut toujours avoir le sentiment de s’être fait avoir en voyant dans une vitrine un ananas deux piastres moins cher que celui qu’on a sous le bras, mais on ne pourra jamais se faire arnaquer autant qu’il est possible de le faire avec une assurance. Parlez-en à Jacques Duval. Le brave chroniqueur auto s’est fait flouer ces dernières années, c’est incroyable, il a perdu des centaines de milliers de dollars dans une histoire d’assurance. Si!

Essayez d’en faire autant avec une pizza hawaiienne!

La polémique qui a suivi la sortie de Guillaume Wagner a porté sur la question de l’intégrité de son collègue Martin Matte et de son choix de faire de la publicité pour une épicerie où il n’a jamais mis les pieds. Je me permets, humblement, de faire dévier la conversation ailleurs: un produit financier est-il un produit comme les autres?

Un produit financier, ce n’est pas un fruit. Ce n’est pas un rouleau d’essuie-tout. Et ça n’a rien en commun avec une Honda Civic ou une chaîne de supermarchés.

L’univers est complexe et les conséquences d’un choix dans ce domaine n’ont pas la même amplitude. Une mauvaise décision peut se répercuter sur toute une famille, sur toute une vie et sur plus d’une génération.

Alors, peut-on promouvoir un produit ou un service financier comme un ananas? C’est la situation qui prévaut, du moins c'est l'impression qu'on a parfois en regardant la télévision: ça dégouline de légereté et de désinvolture. 

Martin Matte dans une publicité de Maxi, moi, j’adore ça. Mais André Sauvé dans une pub de Liberté 55, beaucoup moins. Je comprends qu’il n’y a rien de très séduisant dans un REER ou un testament, mais je deviens comme Guillaume Wagner chaque fois que je vois un humoriste promouvoir un produit financier. Ça m’agace presque autant que la publicité de banque qui fait miroiter la retraite entière dans un tout inclus cinq étoiles.

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Les humoristes qui parlent finance, cela vous informe-t-il? 

André Sauvé, pour Liberté 55, avoue être mêlé.

 

Yves P. Pelletier, dans du ProprioDirect, vous parle comme si vous aviez 12 ans.

 

André Sauvé (encore) donne la réplique dans Re/Max. Des onomatopées qui disent tout!

 

Pierre Légaré et Yvon Deschamps, porte-paroles pour la Chambre des notaires. Une autre époque.


Laurent Paquin dans de la publicité de RCGT, parce les histoires de succession, c'est plate à mourir.

 

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.