Que faire en cas de volatilité boursière?

Publié le 22/01/2016 à 07:55

Que faire en cas de volatilité boursière?

Publié le 22/01/2016 à 07:55

Un ami qui travaille dans l’industrie des services financiers m’a déjà dit: «Le meilleur client est celui qui ne t’appelle pas». On reconnait les bons clients dans les périodes comme celle que nous traversons en ce moment, quand une légère frayeur flotte sur les marchés boursiers.

Pour le bon client, la vie continue et il se concentre sur ce qu’il sait faire: programmer, plaider au palais de justice, concevoir des machines, arracher des dents et s’occuper des enfants.

Le moins bon client, lui, voudra soudainement se mêler de ses placements. C’est la raison pour laquelle il appelle celui qui gère son portefeuille. Il veut lui donner des instructions.

Posons tout de suite la question: une personne incompétente en placements sera-t-elle plus habilitée à prendre des décisions d’investissement lorsqu’elle est sous l’emprise de la panique?

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Rappelez-vous 2009, alors que l’économie mondiale était à deux doigts du gouffre. Le S&P 500 avait baissé à 676 points en septembre 2009. Deux ans plutôt, il avait atteint un sommet de 1569 points, sommet qui a été dépassé en 2013. La dégringolade boursière a été vertigineuse, la remontée aussi.

Ceux qui ont continué à vaquer à leurs affaires ont tout récupéré en quelques mois. Ceux qui se sont mis à tripoter frénétiquement dans leur portefeuille ont décroché à perte. À qui ont-ils vendu croyez-vous? À des investisseurs aguerris qui ont plus que doublé leur mise aux dépens de ces dilettantes inquiets. Ils ont profité de l’occasion du siècle.

Alors, pensez-y deux secondes avant de contacter votre courtier ou votre conseiller en épargne collective.

Pour le bien de votre portefeuille et de votre retraite (et pour votre santé en général) prenez plutôt congé de l’actualité économique et concentrez-vous sur les choses que vous pouvez influencer de manière positive. Entretenez votre vie sociale et occupez-vous de gens que vous aimez. Le temps semble idéal pour faire du ski avec des amis et vous réunir ensuite autour d’un four à raclette.

Et si vous êtes vraiment rongé par l’inquiétude et incapable de vous détendre, accrochez-vous. Par contre, vous devrez vous poser quelques questions quand la tempête sera passée. 1) Avez-vous confiance en celui qui gère votre portefeuille? 2) Avez-vous été honnête avec vous-même au moment de dresser votre profil d’investisseur?

Parce que si vous êtes vraiment anxieux en ce moment, c’est que vous devez avoir répondu «non» à l’une ou à ces deux questions. Et vous avez des devoirs à faire.

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Le CPG, comme une tisane à la camomille ?

Dans mon billet de mardi, j’ai exprimé mon opinions au sujet des certificats de dépôt garanti (CPG). Résumons. Ceux qui les vendent mettent de l'avant la protection du capital, mais taisent l’autre garantie: celle de ne pas vous enrichir.

Des lecteurs l’ont pris personnel. Si le discours marketing autour des CPG me semble fallacieux, particulièrement en période de volatilité boursière, je ne crois pas pour autant que les adeptes soient stupides. Le produit est approprié pour les gens qui n’ont aucune tolérance au risque.

Cette insécurité a même un avantage. Il faut reconnaître aux collectionneurs de CPG cette qualité qui fait souvent défaut à la plupart d’entre nous: ce sont de vrais écureuils. Ils compensent l’absence du rendement en épargnant de manière systématique.

Une image consacrée en placement est le sommeil. «Vos placements ne doivent pas vous empêcher de dormir», dit-on. Pour les anxieux, le CPG agit comme une tisane à la camomille, il aide à retrouver les bras de Morphée.

Et ça fonctionne, aussi longtemps que l’épargnant peut accumuler des noix. Par contre, je me demande si les nuits seront aussi sereines quand arrivera le moment de vivre sur ces réserves.

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Un message d’IKEA: la maison est pleine

Quand je vous disais que nos maisons débordaient… Même Ikea est d’accord, elle qui participe pourtant au phénomène. Lors d’une conférence organisée par The Gardian, voici ce qu’avait à dire Steve Howard, directeur du développement durable du groupe suédois. «[…] en Occident, je crois que nous avons atteint le pic des objets (peak stuff). […] Je dirais que nous avons touché le pic de la viande rouge, le pic du sucre, le pic des objets,… le pic du mobilier de maison.» Quand même!

Quand un bonze du plus important marchand de meubles et de décoration de maison au monde dit que les consommateurs sont saturés de tout, peut-être sommes-nous arrivés au point où nous sommes sursaturés de tout.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.