Quand les agences d'évaluation de crédit ne vous lâchent plus

Publié le 13/01/2017 à 07:59

Quand les agences d'évaluation de crédit ne vous lâchent plus

Publié le 13/01/2017 à 07:59

Ma chronique de mardi sur les agences d’évaluation de crédit m’a valu des réactions éclairantes de lecteurs qui jettent un nouvel éclairage sur leurs services (et leurs pratiques parfois douteuses).

Noémie, d’abord, qui m’écrit: «Monsieur Germain, vous êtes comme le Houellebecq de la finance personnelle, me dédicaceriez-vous une chronique de St-Valentin ? »

Ah non, ça, c’était dans mes rêves la nuit dernière. Désolé!

Penchons-nous plutôt sur la boîte de réception de courriels et sur Facebook, qui abonde de commentaires.

Éric m’écrit: « […] j’ai me suis abonné à Equifax pendant un peu plus d’un an afin de suivre mon dossier de crédit. J’ai pu me libérer de mon abonnement à 19,95$ à la fin décembre avec un simple appel au service à la clientèle. Il est certain que l’employé a essayé de me garder comme client, mais sans plus. Je lui ai dit que j’avais besoin de cet argent pour payer mes cartes…»

Durant son expérience, notre lecteur a constaté que lorsqu’il utilise moins de 30% de la capacité de sa carte de crédit, sa note monte rapidement. Et plus on s’approche de la limite, plus le score est affecté, et ce même s’il fait ses paiements à la fin du mois.

Vous êtes maintenant averti. Merci Éric.

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Frédéric s’est aussi abonné au service de veille d’Equifax, question de garder un oeil sur son dossier après s’être fait voler son portefeuille. Son témoignage démontre qu’il faut parfois être opiniâtre pour rompre le service. Voyons ce qu’il raconte :

«1- Il faut obligatoirement appeler pour arrêter l’abonnement, il est impossible de le faire en ligne;

2- Le service de rétention est agressif;

3- Le premier préposé m’a posé plusieurs questions d'identification. Comme j’en ai échoué une, il a refusé d’arrêter l’abonnement en me demandant d’envoyer un formulaire… par la poste!

4- J’ai appelé de nouveau et un autre préposé m’a servi. Il a voulu me faire passer un questionnaire pour vérifier mon identité. Je l’ai arrêté sur-le-champ pour lui signaler que je voulais que cessent les prélèvements sur ma carte de crédit. Après m’être obstiné avec lui, il a fini par annuler l’abonnement.

Donc il faut tenir son bout.»

Frédéric, votre patience vous honore. Je serais sorti de mes gonds.

Cette pratique est inacceptable. Si on peut s’abonner en ligne, la moindre des choses est qu’on puisse cesser cet abonnement de la même manière, sans l’entrave d’un employé au service à la clientèle.

Lire: Ne payez plus jamais pour votre cote de crédit

Dans un courriel succinct, un autre lecteur me dit qu’il s’est retrouvé avec un abonnement à 16,95$ par mois chez TransUnion alors qu’il voulait seulement connaître sa cote crédit une fois. «J’ai appelé et ils m’ont remboursé sans faire d’histoire.»

Comme je l’indiquais mardi, le site induit l’internaute en erreur en l’amenant à s’abonner à un service de veille alors qu’il veut obtenir son score de crédit une fois. La situation est déjà répréhensible à mon avis.

Je n’applaudirai donc pas l’employé qui a docilement acquiescé à la demande de notre lecteur. Je pense à tous ceux qui se font siphonner 16,95$ par mois sans trop sans rendre compte, ou qui laisse trainer ça quelques mois avant de se décider à appeler. C'est le but du stratagème. De la petite arnaque.

Lire: Ce score de crédit qui ne vous sert à rien

Gabrielle était bien heureuse de savoir qu’elle pouvait obtenir gratuitement sa cote de crédit auprès de Ratehub. J’ai décodé par le ton de son courriel qu’elle n’avait pas envie de dépenser 20 piastres pour ça, elle n’a pas tort. Elle a donc appris qu’elle avait une note de 623, ce qui n’est pas brillant, mais pas si pire. Elle demande: «Pourquoi la banque ne m’accorde pas un meilleur taux que 12 % pour un prêt de consolidation de dettes personnelles?»

Gabrielle, cela s’explique par le fait que Ratehub obtient ses informations d’Equifax, et que cette dernière ne fournit que la cote FICO aux particuliers. La banque a souvent un autre son de cloche (la cote Beacon, comme je l’expliquais), d’où votre mauvaise surprise.

Lire: Comment avoir une cote de crédit parfaite

Martin a aussi testé Ratehub. Il remarque que le site Internet profite de l’occasion pour envoyer de la publicité ciblée de carte de crédit. Pour certains, recevoir de la publicité ciblée est pire que de se faire subtilement extirper 20$, et je comprends.

Mais on n’a rien pour rien. Même quand ça ne sert à rien.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.