Mon antirésolution: n'épargnez pas en 2015

Publié le 06/01/2015 à 12:10

Mon antirésolution: n'épargnez pas en 2015

Publié le 06/01/2015 à 12:10

Chaque année depuis cinq ans, je me donne comme résolution de passer un examen médical. Mais comme bien des gars, j’ai conservé mon coeur d’adolescent et je renie le temps qui passe. C’est vrai que les obstacles ne sont pas seulement dans ma tête: je n’ai pas de médecin de famille et la perspective d’en rechercher un est décourageante. Je pourrais faire comme un collègue et m’abonner à une clinique médicale privée, mais ce n’est quand même pas donné.

Et franchement, à moins d’être hypocondriaque et de trouver du réconfort auprès d’une personne qui porte un stéthoscope au cou, il n’y a rien d’amusant à fréquenter le cabinet du médecin et de subir des prises de sang.

Or voilà, j’ai lu dans Québec Science durant les fêtes que sans plaisir, il n’y a point de résolution qui tienne. Cela expliquerait pourquoi près de 90 % des projets formulés en début d’année sont abandonnés en quelques semaines.

Pas étonnant que le monde soit endetté. Entre vous et moi, y a-t-il des résolutions plus ennuyeuses que «me constituer un fonds d’urgence», «contribuer à mon REER», «accélérer le remboursement de mon hypothèque» ou «prendre un rendez-vous chez le planificateur financier»?

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Ce n’est surtout pas moi qui vais vous inviter à faire de telles promesses envers vous-mêmes. D’abord, ça m’ennuie autant que vous. Mais aussi, les savants interrogés dans l’article du magazine scientifique affirment que les pressions externes amènent à l’abandon. Alors ce ne serait pas vous aider que de vous faire la morale.

Je nage dans l’univers des finances personnelles depuis plus de 10 ans. Bien que je défende l’idée que les gens doivent compter sur eux-mêmes et se prendre en main, je dois reconnaître ce fait indéniable: épargner, c’est plate.

Vivre par anticipation

«Épargner plus» est une résolution vouée à l’échec, car non seulement c’est un défi peu stimulant, mais cet objectif est vague à souhait. Au fait, si ramasser de l’argent est pour vous un but en soi, vous souffrez sans doute d'un problème d’insécurité. Pire, si vous éprouvez du plaisir à ramasser de l’argent, vous figurez parmi les émules de Séraphin Poudrier et risquez de faire fuir vos amis.

Mais il s’agit de l’exception. La plupart d’entre nous sont affligés par le problème inverse. Pour rendre la tâche d’épargner plus facile, pourquoi ne pas la rattacher à des projets intéressants ? Ce sera beaucoup plus aisé d’entreprendre un plan d’épargne s’il y a un voyage au bout. Votre résolution devrait être formulée ainsi: «accumuler 5000 $ pour aller faire un voyage d’un mois en Asie».

Qu’est-ce qui vous branche ? Une nouvelle télé ? Une nouvelle salle de bain? Un petit chalet dans Lanaudière ? C’est autant de projets valables qui vous inciteront à vous accrocher, pourvu que l’objectif soit clair et réaliste, tout comme le plan pour l’atteindre.

Mais le plus intéressant de cette approche est qu’elle permet d’apprécier pleinement le projet par anticipation. Sur un coup de tête, vous partez dans le sud la semaine prochaine en puisant les fonds sur votre marge de crédit ? Dans deux semaines, il ne vous restera plus que votre joli bronzage et votre dette de 3 000 $. Si au contraire vous accumulez les 3000 $ à l’avance en vue de ce voyage, vous aurez tout le temps d’en rêver avant de partir. Et vous apprécierez davantage vos moments sur la plage, sachant que vous reviendrez dans l’hiver sans être endetté. Planifier un projet compte autant que son aboutissement, sinon plus, sur l'échelle du plaisir.

Il reste quand même des projets plates

On ne s’en sort pas, il demeure néanmoins des objectifs financiers que l'on peut difficilement rattacher à des projets stimulants. Liquider le solde de sa carte de crédit que l'on traîne depuis trop longtemps en est un. Constituer un coussin financier pour encaisser un coup dur en est un autre.

À vous de trouver les termes qui sauront vous motiver.

Je vous propose ceux-ci: «Être libre».

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.