L'assurance vie des enfants, non mais!

Publié le 22/07/2016 à 08:12

L'assurance vie des enfants, non mais!

Publié le 22/07/2016 à 08:12

Ou-pe-laï!

Je crois bien avoir donné un coup de pied dans un nid de guêpes! Ça bourdonnait sur les réseaux sociaux, on ne s’entendait plus. Eh puis, un vendeur d’assurance, je ne le savais pas, mais ça pique! Il ne faut pas les embêter, sinon ils deviennent agressifs.

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Ma prise de position tranchée sur l’utilité de l’assurance vie pour les enfants a provoqué tout un grondement. Mais je n’en démords pas, je ne vois pas de logique financière dans ce produit. Au risque de paraître obstiné, je le répète, l’assurance sert à couvrir le risque d’une perte financière susceptible d’ébranler le patrimoine de la famille et sa capacité à générer des revenus: le décès d’un des parents, la maladie ou un accident qui écarterait pour une période prolongée l’un des pourvoyeurs de la famille. C’est délicat à dire dans le contexte, et j’en suis désolé, mais un enfant ne représente pas un revenu, mais une dépense. Et ça, les parents en sont bien conscients.

Un montant d’assurance peut-il aider à atténuer le deuil? Non. Le processus restera douloureux, mais les parents endeuillés finiront par retourner travailler. Et si le triste événement venait par exemple provoquer une dépression chez l’un des parents, une bonne assurance invalidité viendrait combler les pertes.

Mais je dois le reconnaître, je suis parfois catégorique dans mes prises de position. Et en finances personnelles, ce n’est pas toujours avisé, surtout lorsqu’on aborde un sujet aussi sensible que la perte d’un enfant.

Dans «finances personnelles», il y a deux composantes. Il y a le côté dur où l’on trouve les principes, les règles et Excel. Puis il y a le côté mou, soit les gens avec leurs moyens, leurs craintes, leurs motivations et leurs valeurs. Cela donne lieu à bien des interprétations et des divergences; les finances personnelles peut ainsi devenir un sujet de débats, parfois même un terrain miné.

On n’atteint pas le confort financier -et par là je ne veux pas dire être riche, mais être bien- par l’application stricte, bête et rigide des principes et des règles. Ce ne sont pas des dogmes, et les finances personnelles, ce n’est pas une religion. À chacun de les appliquer comme il veut, aussi longtemps que ses finances restent sous contrôle et ne l’empêchent pas de dormir.

Après la publication de ma chronique, j’ai reçu des courriels de parents, dont un qui me disait qu’un «petit 25 000 dollars» pour prendre une pause du travail et rester à la maison avec le frère et la soeur du jeune défunt, ça vaut bien une prime d'assurance.

Que voulez-vous répondre? J’ai beau penser que les CPG représentent des mauvais placements, si ce sont les seuls qui vous permettent de trouver le sommeil, il me faut reconnaître qu’il n’y a pas d’autres options. Alors si l’assurance vie pour enfant apporte une sérénité aux parents, comment s’y opposer?

Et compte tenu des sommes en jeu, je veux bien recevoir quelques tomates, mais je ne déchirerai pas ma chemise sur la place publique pour défendre le principe de l’assurance. Un lecteur ouvert à la discussion m’informait d’un avenant que pouvaient se procurer les parents à même leur propre police d’assurance vie. Quelques dollars par mois pour une couverture de 10 000 dollars, plus une option d’assurabilité future fort intéressante.

Bon. Ça me coûte beaucoup plus cher de SAQ pour être serein les week-ends, alors je me retrouve en bien mauvaise position pour dissuader un parent de sortir 5 $ de ses poches chaque mois pour être tranquille, au cas où.

Il est important de rester à l’écoute de son côté mou.

Mais permettez-moi de faire une mise en garde à ce sujet. Il se trouve des gens qui savent lui causer, à votre côté mou. Méfiez-vous de ce ceux qui s’y adressent avec trop d’insistance. C’est plein de vendeurs, dehors. En assurance, mais aussi en placement, il est facile de jouer sur les sentiments, sur l’appât du gain, sur la peur.

Et sur la progéniture.

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Erratum

Il y a une errreur dans mon texte précédent. La taxe provinciale en assurance de 3,48% est payée par les compagnies d'assurance, et non l'assuré. Elle n'affecte donc pas la récupération de la prime d'assurance maladie grave au bout de vingt ans. 

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Tout le monde est en vacances ou presque ici. Je suis mobilisé sur d’autres tâches au cours des deux prochaines semaines. Le blogue prend une nouvelle pause.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.