Impôts et services: comment ce budget touche les familles

Publié le 28/03/2017 à 16:21

Impôts et services: comment ce budget touche les familles

Publié le 28/03/2017 à 16:21

Pour les particuliers, ce menu budgétaire de Québec s’est révélé nettement plus consistant que celui d’Ottawa présenté six jours plus tôt. Réduction d’impôt pour tout le monde, abolition de la taxe santé, crédit d’impôt à la rénovation prolongé, réinvestissement dans les services de garde, dans les écoles et dans l’éducation, les engagements concrets sont nombreux. Et chiffrés!

Le plus gros morceau est sans conteste l’abolition de la contribution santé. On s’attendait à la voir disparaître en 2017, mais voilà que le gouvernement accélère la cadence et l’élimine de manière rétroactive pour 2016, une mesure qui bénéficiera aux contribuables dont le revenu personnel est de moins de 134 095$. Il s’agit d’une nouvelle économie de 175$ pour les personnes gagnant plus de 41 265$, et de 50 $ pour ceux dont le revenu se situe sous ce seuil. Le coût de cette annonce s’élève à 440 millions de dollars.

Quant aux contribuables dont le revenu est plus élevé, ils pourront dire adieu à la taxe santé seulement cette année. Pour ce qui est de leur contribution en 2016, la nouvelle formule de calcul vient quelque peu alléger la facture pour une partie d’entre eux, mais les personnes dont le revenu s’élève à 159 095 et plus paieront toujours le maximum, soit 1000$.

Et la baisse d’impôt? Pas de quoi de partir en vacances: 55$ par année. Pour tout le monde! Vous, moi, mon boss, son boss, le grand boss et même Guy Laliberté, je pense. Cette réduction est le fruit d’une simplification dans le calcul de certains crédits d’impôt et d’une modification au montant personnel de base. Au final, cela fait en sorte que les contribuables sont exemptés d’impôts sur les 14 809 premiers dollars gagnés plutôt que sur la première tranche de revenu de 14 544 $, comme c’était le cas jusque-là. Cette baisse d’impôt allège les coffres de l’État de quelque 270 millions $ par année.

Québec annonce également la prolongation du programme RénoVert. Il s’agit d’une aide financière pour ceux qui font effectuer des travaux de rénovation écoresponsable à leur maison principale ou à une résidence secondaire habitable toute l’année. Pour bénéficier du programme, une personne devait avoir conclu une entente avec un entrepreneur reconnu avant le 1er avril 2017. Cette échéance a été repoussée au 31 mars 2018 et les dépenses de rénovation devront avoir été déboursées avant le 1er janvier 2019.

Rappelons que RénoVert prend la forme de crédit d’impôt 20% sur toutes les dépenses admissibles au-delà de 2500 $. L’aide est plafonnée à 10 000 $.

Dans la foulée, Québec annonce un nouveau crédit d’impôt temporaire destiné à encourager les propriétaires d’une résidence qui n’est pas raccordée à un réseau d’égouts à affecter le remplacement, si nécessaire, de leur système d’assainissement des eaux usées. Les règles sont les mêmes pour le programme RénoVert, mais le plafond s’élève à 5 500$.

Pour l’essentiel, ce sont là les annonces qui touchent le portefeuille de Québécois. Toutefois, le gouvernement a annoncé des réinvestissements qui vont sans doute plaire aux familles. Au cours des cinq prochaines années, Québec compte consacrer 130 millions à la petite enfance. On imagine qu’une bonne partie de cet argent transitera par les réseaux de garderies.

Le ministre des Finances a annoncé un investissement de 1,8 milliard $ pour accompagner les jeunes vers la réussite. Ce sont les écoles qui en bénéficieront, notamment pour l’embauche de personnel spécialisé de soutien et pour la mise en place de plan d’intervention pour les jeunes en difficulté. À cela s’ajoute l’injection de 1,5 milliard $ destinés au réseau de l’enseignement supérieur afin d’améliorer le taux de diplomation.

Québec annonce en outre des investissements dans les infrastructures scolaires: 400 millions $ sur quatre ans pour rénover les écoles, notamment à la Commission scolaire de Montréal; 400 millions de dollars sur trois ans pour l’agrandissement d’écoles et l’ajout de classes; 150 millions $ seront destinés à la construction et à la rénovation de terrains soccer, de terrains baseball, de piscines et de centres sportifs. Les enfants seront contents…

Bravo? Détrompez-vous, ce n’est pas là un cadeau du gouvernement. Si vous y voyez geste préélectoral, c’est que votre niveau d’exigence n’était pas très élevé. Ou que vous n’avez pas mis le pied dans une école de Montréal récemment. On commençait à être gêné.

En conférence de presse, les partis d’opposition n’avaient pas tout à tort lorsqu’ils affirmaient que les familles ne récupéraient pas ce qu’elles avaient perdu dans les années précédentes, notamment en raison de la modulation des frais de garderie qui a alléger le portefeuille de bien des parents. N’en reste pas moins ce que budget a bien des qualités. Sa principale étant de succéder à une période qui, à défaut de l’être selon le gouvernement, sentait fort l’austérité.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.