Nous roulions depuis à peine 20 minutes sur l’autoroute qui mène à Florence depuis Rome. Je commençais à m’habituer à la conduite de la Fiat 500 (la grosse) manuelle. Une chanson de Gaétan Roussel remplissait l’habitacle. Nous avions le coeur léger, ma copine de l’époque et moi.

C’est à ce moment que j’entrepris mon premier dépassement. J’eus à peine repris ma place dans la voix de droite qu’un vrombissement de la mort nous secoua jusque dans les boyaux. On eut tout juste le temps d’apercevoir un point jaune à l’horizon. Une Lamborghini venait de nous dépasser à plus de 300 km/h.

Il s’en fallut de peu pour qu’elle nous scie les jambes.

On a eu la chienne!

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Avez-vous déjà conduit en Europe? Pas reposant! Les imbéciles qui poussent leur V12 à la limite ne sont pas tant plus nombreux qu’ici. Seulement, les mentalités sont différentes, on y défend davantage ses positions. Lorsqu’on quitte l’autoroute, on s’engage souvent sur des chemins étroits et sinueux, si bien qu’on ne sait pas ce qu’il y a de l’autre côté du tournant. Et on ne comprend pas toujours la signification des panneaux. Sans compter qu'en cas de pépins, on sera bien mal placé pour argumenter, surtout en italien. 

L’épisode de la Lamborghini a instauré un sentiment de nervosité qui ne nous a jamais totalement lâchés du voyage, un sentiment qui gagnait en intensité à l’approche des villes. Et plus encore quand ce doute resurgissait: «Au fait, serais-je assuré si je prenais le décor?»

Parce que voyez-vous, je confie mon destin à l’assurance de ma carte de crédit. Je révise le contrat chaque fois que je loue une voiture pour rouler en dehors du pays. Malgré ça, je me méfie toujours un peu. J’ai peur d’avoir raté un paragraphe en petits caractères dans lequel sont énumérées des exclusions. Ou de ne pas avoir vu passer le document qui signalait des changements aux conditions du contrat. Et je me dis aussi qu’en cas d’accident, ce doit être tout un aria de faire une réclamation. Louer une auto en voyage, c’est pour moi un acte de foi. Le Bon Dieu m’ouvre le chemin et veille à ce que les Lamborghini n’embrassent pas le derrière de mes Fiat.

Mais qu’en est-il vraiment? En Italie, par exemple, je me suis inquiété pour rien. Là-bas, l’assurance de l’entreprise de location est incluse par défaut dans le prix, m’explique Nathalie Martel, de l’agence de voyages FQCC. Dans les autres destinations européennes populaires (France, Espagne et Portugal), elle est optionnelle comme ici. Cela veut dire aussi que, comme ici, l’assurance du locateur vient pratiquement doubler le prix de location de la voiture. Il faut prévoir entre 20 et 40$ par jour, selon le modèle du véhicule, pour l’assurer auprès de l’entreprise de location.

Comme je loue souvent une voiture en voyage, l'assurance de ma carte me fait économiser beaucoup d’argent. Cependant, il faut rappeler que la couverture n’est pas identique d’une carte à l’autre. D’où l’importance de lire le contrat (sans blague, là c’est vrai).

Rebecca Salesse, de CAA Québec, relève les points à vérifier. D’abord, l’assurance n’est pas valide partout. Certaines cartes vous protégeront en Europe, d’autres seulement en Amérique du Nord. La plupart du temps, elles ne couvrent pas les conducteurs qui louent une voiture en Amérique du Sud et en Asie. Quant aux États-Unis, si elles assurent les risques de collision, elles ne vous mettent pas à l’abri contre une poursuite civile, car là-bas, on peut vous poursuivre si vous êtes tenu responsable de l’accident, ce qui peut être ruineux.

Il faut également porter une attention sur la durée. L’assureur peut prévoir des limites. Il y a souvent aussi un plafond au montant assurable au-delà duquel vous devrez payer. Toutefois, cela risque peu de vous arriver si vous louez une voiture standard.

Souvent, l’assurance de la carte de crédit ne couvre pas tous les types de véhicule. Par exemple, elle pourrait exclure les fourgonnettes. Il faut aussi porter une attention à l’âge. Les conducteurs de moins de 21 ans sont rarement protégés.

Certaines entreprises de location pourraient vous réclamer des sommes importantes pour perte de revenu si vous aviez un accident. En effet, si la voiture est accidentée, il sera impossible pour l’entreprise de la louer. Souvent, seule l’assurance du locateur vous couvre pour ce risque et cela procure à l’entreprise un bon argument pour vous faire adhérer à son plan de protection.

Détail important: vous n’êtes couverts que si vous payez la location avec votre carte de crédit. Et souvent, seul le détenteur de la carte est protégé. Si vous envisagez de vous relayer derrière le volant, vous devrez prendre une assurance pour chaque conducteur supplémentaire.

Enfin, est-ce vraiment un aria de réclamer auprès de l’assureur de sa carte de crédit? Selon Nathalie Martel, pas plus qu’avec un autre assureur.

Autrement dit, je m’énerve pour rien. 

La deuxième carte de crédit

Dans ma chronique précédente, je conseillais aux voyageurs de partir avec deux cartes de crédit. Je ne l’ai pas spécifié tellement ça me semblait évident, mais pour ceux qui ne l’auraient pas compris, évidemment, il faut partir avec deux cartes d’émetteurs différents, idéalement une Visa et une MasterCard. Un lecteur m’a raconté comment il était heureux de pouvoir compter sur sa MasterCard d’urgence quand tout le réseau de Visa est tombé en panne alors qu’il était en voyage au Vietnam.

Cela me donne l’occasion de faire une plogue. Avec notre partenaire RateHub, nous avons mis en place sur notre site un sélecteur de cartes de crédit. Très pratique.

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