L'accompagnement entrepreneurial pour les start-ups

Publié le 03/02/2017 à 09:00

L'accompagnement entrepreneurial pour les start-ups

Publié le 03/02/2017 à 09:00

Photo: 123rf

Dans le cadre de la deuxième édition du Défi Start up 7, qui consiste à mettre au défi des entrepreneurs pour lancer une start-up en sept jours avec 700$, j’ai été invité à m’exprimer sur le rôle de l’accompagnement entrepreneurial dans les premières phases de la vie d’une entreprise.

Commençons par un bref retour sur le concept de la start-up. Une start-up est une jeune entreprise de moins de 5 ans qui est innovante, dynamique et qui présente un fort potentiel de croissance ou de développement, souvent sur un laps de temps très court.

La start-up a été conçue pour créer un nouveau produit ou service dans des conditions d’incertitude extrême. Elle propose des solutions qui émanent d’un besoin identifié auprès d’une clientèle à la recherche de solutions originales et innovantes à un problème ou une frustration. Ces entreprises ont aussi cerné et validé le bénéfice recherché par l’utilisateur final. Après tout, une idée ne devient prometteuse qu’une fois qu’elle est testée sur le terrain et que le produit ou service est en mesure de générer des revenus de façon soutenable et durable.

Les start-ups sont souvent assimilées à des entreprises technologiques, car la croissance s’accompagne par l’intégration de solutions technologiques, numériques ou tout simplement, car le produit ou le service en soi est de nature numérique, ex. un site web ou une application mobile. Mais ce n’est pas forcément le cas. L’innovation dans une start-up se réalise aussi au niveau du modèle d’affaires. Par exemple, elle va innover en s’adressant à une nouvelle clientèle ou elle va utiliser des canaux non traditionnels pour vendre son produit.

Pour parvenir à créer de la valeur, la start-up va mobiliser toutes les formes de soutien disponibles. Dans mon mémo aux participants du concours, j’ai indiqué qu’il existe plusieurs mesures de soutien aux start-ups qui s’avèrent capitales pour augmenter le taux de succès des entreprises. Ces mesures reposent sur des mécanismes et des programmes de différentes natures : soutien financier (prêts, garanties de prêts, dette convertible, subvention, investissement…), accompagnement (incubateurs, accélérateurs, mentorat, coaching…), formation (ateliers, cursus universitaires diplômants/non diplômants…), réseautage (forums, évènements…), recherche de talents, services-conseils, accès à des espaces de travail et une infrastructure.

Alors que l'accompagnement est pertinent en tout temps pour l'entrepreneur, il est crucial dans les premières étapes de prédémarrage et de démarrage de la start-up. Mais quelles sont les différentes formes d'accompagnement? À quel moment et comment les mobiliser? À quoi s'attendre?

Le processus d’accompagnement repose sur certains facteurs clés, notamment sur l’expertise et les compétences des accompagnateurs. Ces derniers ont des approches et des techniques qui relèvent davantage du conseil (mentorat ou coaching) que de la consultation (ou les services sur demande). Tel que mentionné, il est aujourd’hui démontré que la forme la plus efficiente d’accompagnement est celle qui permet un apprentissage facilitant les premières actions de l’entrepreneur, comme définir, bâtir et valider son modèle d’affaires et sa proposition de valeur, convaincre des banquiers et des investisseurs, mobiliser les subventions, obtenir de l’information juridique et surtout signer les premiers contrats/organiser les premières ventes. 

Dans la majorité des cas, la motivation, la vision et l’attitude du porteur de projet déterminent les possibilités d’être accompagné et influencent les chances de succès de la start-up. La réussite d’un accompagnement est possible grâce à l’engagement entre l’entrepreneur et l’accompagnateur. Dans ce contexte, chacun doit mettre les efforts requis pour entretenir cette relation, la structurer et surtout la rendre constructive et bénéfique pour le projet d’entreprise.

L’accompagnateur doit ainsi prendre le temps nécessaire pour découvrir la personnalité de l’entrepreneur, ses réalisations, ses craintes et ses ambitions, l’avancement du projet. D’un autre côté, l’entrepreneur doit être ouvert à l’idée de partager les informations sur son projet d’entreprise, mais aussi ses perceptions, sentiments et émotions (ex. inquiétudes, ambitions, enjeux personnels et professionnels…). Dans ce contexte, l’entrepreneur doit communiquer ses besoins en accompagnement et valider s’il nécessite du mentorat ou du coaching. Il doit également être ouvert à recevoir de la rétroaction. Le mentorat est une relation personnelle orientée vers des objectifs de nature professionnelle ou personnelle à moyen et long termes, alors que dans le cas du coaching, la relation est plutôt fonctionnelle, c’est-à-dire qu’elle est orientée vers les tâches à accomplir à court terme.

In fine, ce qu’il faut retenir, c’est que l’accompagnement offert aux start-ups dans les phases de prédémarrage et de démarrage est orienté vers l’entrepreneur afin de le soutenir dans la création d’une entreprise innovante, évolutive et avec un potentiel de croissance important. L’accompagnement n’a pas pour objectif de fournir les solutions, mais il doit plutôt soutenir et orienter l’entrepreneur dans la recherche de ces solutions. Les conseils offerts par les mentors, les coachs ou les organismes d’accompagnement (ex. accélérateurs et incubateurs) peuvent porter sur des questions financières, stratégiques ou encore aider à développer le réseau d’affaires et de compétence du/des fondateur(s).

Texte écrit par Manaf Bouchentouf

À propos de ce blogue

Aux missions de recherche théorique et appliquée des universités s’ajoute désormais une mission de création de valeur pour la société. Grâce à nos recherches, nos données sur l’entrepreneuriat, grâce aux histoires des entrepreneurs que nous accompagnons, de même qu’aux voyages que nous réalisons chaque année avec nos étudiants dans les endroits les plus réputés pour leur culture entrepreneuriale, nous offrirons, deux fois par mois, un regard critique sur ce qui se fait ici (et ailleurs) en termes d’entrepreneuriat, repreneuriat et gestion des familles en affaires. Dans cette chronique, nous partagerons au grand public notre point de vue sur l’actualité entrepreneuriale québécoise.