Ces modèles d'affaires qui dérangent

Publié le 15/04/2016 à 15:46

Ces modèles d'affaires qui dérangent

Publié le 15/04/2016 à 15:46

On entend beaucoup parler de ces nouvelles entreprises qui connaissent un succès planétaire et dont les produits ou les services sont largement prisés par plusieurs millions d’utilisateurs à travers le monde. Des entreprises internationales comme Airbnb, Uber, Facebook et plus près de nous telles que Franck&Oak, Busbud, Lightspeed etc… qui, il y a une dizaine d’années ou moins étaient à peine connues par quelques centaines ou milliers de clients tout au plus.

On peut se questionner sur les facteurs qui ont permis à plusieurs entreprises de connaitre une progression rapide et soutenue et passer d’une valorisation de quelques centaines de milliers de dollars à plusieurs centaines de millions voire même des milliards de dollars en un temps record.

Un des facteurs importants est bien évidemment de nature technologique, puisque plusieurs de ces entreprises ont bâti leur offre sur la base d’un réseau internet en pleine évolution et dont l’accès s’est largement démocratisé. Un autre élément important est la capacité de ces entreprises à répondre aux besoins d’une clientèle mobile, large, grandissante et à l’affut de solutions novatrices et optimales. Pour connaitre une telle progression, on ne peut négliger le rôle bien sûr de l’équipe et de l’accompagnement que ces entreprises ont pu mobiliser pour appuyer la mission de l’entreprise et une croissance soutenue de celle-ci.

Un dernier facteur important et non le moindre est l’innovation. Une innovation qui ne s’inscrit pas forcement au niveau de la technologie, mais plutôt au niveau du modèle d’affaires de ces entreprises. C’est ainsi par exemple qu’Uber est l’une des plus importantes compagnies offrant le service d’accompagnement (et concurrence l’industrie du taxi), mais ne possède aucun véhicule utilisé à cette fin. Airbnb, parmi les principaux fournisseurs de services d’hébergement (à l’instar de plusieurs chaines hôtelières) ne détient pas d’immobiliers. Skype, une des plus importantes compagnies télécom mais qui a troqué les infrastructures conventionnelles par des serveurs ultraperformants. Franck&Oak une entreprise montréalaise qui capitalise sur la tendance et la progression des achats en ligne tout en maintenant des magasins agissant plus tôt comme des « showrooms » que des points de « vente ».

Il est important de souligner que dans ces modèles d’affaires originaux, l’innovation se situe plus particulièrement dans l’approche utilisée pour livrer la solution au client (ex. canaux, relations avec les clients) et dans l’optimisation des activités clés de l’entreprise pour créer de la valeur tant pour les consommateurs que les actionnaires de la compagnie.

Nous pouvons être pour ou contre ces nouveaux modèles d’affaires, mais vraisemblablement, ces derniers ne laissent personne indifférent. Ces nouveaux modèles d’affaires d’un côté mettent en lumière des enjeux de réglementation, mais d’un autre côté diffusent des signaux relatifs à l’évolution des besoins des clients et des tendances. Des signaux qui, à mon avis il est nécessaire de décrypter par certains secteurs plus conventionnels pour adapter leurs propositions de valeur. Cette mutation au niveau des modèles qui bousculent certaines pratiques d’usage dénote de la vaste étendue des nouvelles opportunités d’affaires à saisir. Après tout, la science a bien démontré que « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ». Le même principe s’appliquerait à l’écosystème entrepreneurial actuel ou les entreprises aujourd’hui (même les plus innovantes) doivent continuer à innover, être à l’écoute des besoins de leur clientèle et adapter l’offre au contexte économique.

 

À propos de ce blogue

Aux missions de recherche théorique et appliquée des universités s’ajoute désormais une mission de création de valeur pour la société. Grâce à nos recherches, nos données sur l’entrepreneuriat, grâce aux histoires des entrepreneurs que nous accompagnons, de même qu’aux voyages que nous réalisons chaque année avec nos étudiants dans les endroits les plus réputés pour leur culture entrepreneuriale, nous offrirons, deux fois par mois, un regard critique sur ce qui se fait ici (et ailleurs) en termes d’entrepreneuriat, repreneuriat et gestion des familles en affaires. Dans cette chronique, nous partagerons au grand public notre point de vue sur l’actualité entrepreneuriale québécoise.