Choisir son liquidateur exige en effet beaucoup de réflexion. Qui sera la meilleure personne pour mener ce travail exigeant à terme? Mon conjoint? Mes frères? Mon père? Ou encore ma meilleure amie? Toutes ces personnes auraient définitivement de bonnes intentions à mon égard, et elles possèdent toutes des qualités pour lesquelles je leur fais confiance. Ma meilleure amie est planificatrice financière (un très bon choix, il faut l’avouer), mon père entrepreneur (avec un très bon sens des affaires), mes frères, et bien, ils ont un grand cœur et sont dévoués, et que dire de mon époux, à qui je confierais ma vie entière les yeux fermés!

Mais ce choix devrait être fait avec sa tête et non avec son cœur. Il y a plusieurs détails à prendre en considération pour l’élection de son liquidateur afin de s’assurer que le règlement se fasse efficacement et objectivement.

Prenons d’abord mon époux. S’il est le seul héritier, il s’agirait du choix le plus logique : il est directement intéressé, personnellement et financièrement, et peut s’organiser pour tout régler dans un délai qui lui convient.

Par contre, si mon conjoint et moi décédions en même temps, ou si j’étais célibataire, est-ce que mes bénéficiaires seraient nécessairement les mieux placés pour régler ma succession? C’est parfois le cas, alors que d’autres fois ça ne l’est pas. En effet, si mes bénéficiaires sont des mineurs, par exemple, ou si j’ai des enfants qui, bien que majeurs, n’ont pas une bonne relation entre eux, les nommer comme liquidateurs pourrait s’avérer cauchemardesque.

La ou les personnes idéale(s) devraient posséder les caractéristiques suivantes :

Honnêteté: l’honnêteté et l’intégrité sont des qualités essentielles chez la personne qui règlera votre succession. Le liquidateur devra savoir trancher équitablement auprès des bénéficiaires. Il ne doit pas être facilement influencé par les bénéficiaires, et ne doit pas succomber aux talents de persuasion de ces derniers.

Localisation: Essayez, si possible, de choisir quelqu’un qui demeure dans la même ville. La multitude de tâches à accomplir exigera déjà bien des déplacements, l’option de quelqu’un qui demeure dans votre ville s’avère donc logique, plus efficace et moins dispendieuse. Évitez de choisir une personne qui n’a pas la résidence canadienne. Les liquidateurs non-résidents peuvent engendrer des problèmes de fiscalité pour le règlement de votre succession (ce thème sera d’ailleurs sujet à un futur billet sur mon blogue).

Patience et disponibilité: Comme le temps est un luxe pour la majorité des gens et que le règlement d’une succession est un processus long et ardu, assurez-vous d’avoir quelqu’un qui sera patient et disponible et qui le restera jusqu’au terme du règlement.

Compétence dans le domaine: Idéalement, si la personne s’y connait en fiscalité, droit successoral, et finances, il s’agira d’un net avantage.

Il est possible de nommer plus d’une personne. Cependant, il faut faire attention afin d’éviter les conflits non-désirés : les personnes devraient se connaître, bien s’entendre et demeurer dans la même ville.

Il serait pertinent de prévoir une compensation monétaire pour le travail accompli par vos liquidateurs, car ils ont en effet le droit de demander à ce que les dépenses encourues par la tâche conférée leur soient remboursées (temps à l’extérieur du travail, frais liés aux déplacements, etc.).

Finalement, il est également possible de nommer un liquidateur neutre, tel qu’un comptable, un notaire ou même une compagnie de fiducie. Selon votre situation, cela pourrait s’avérer un choix approprié. Il ne faut pas oublier que ce choix engendre des frais, mais le fait qu’un expert administre vos affaires peut être bénéfique, surtout s’il s’agit d’une succession complexe.

Il va sans dire que votre liquidateur sera la personne clé pour assurer le bon déroulement de l’administration successorale. La nomination de cette personne est donc d’une étape très importante. Pour éviter des problèmes, demander la permission à la personne que vous avez en tête peut s’avérer être une excellente idée. Ainsi, en cas de refus, vous repartirez à la recherche d’un candidat idéal en ayant toujours en tête les caractéristiques mentionnées ci-haut!