Valero : les raffineries vivent des années difficiles

Publié le 28/01/2010 à 08:11

Valero : les raffineries vivent des années difficiles

Publié le 28/01/2010 à 08:11

Blogue. Comme les temps ont changé pour l’industrie du raffinage pétrolier depuis 2005! Dans le contexte du dévastateur ouragan Katrina, le prix de l’essence était en feu et les raffineurs imprimaient de l’argent à cette époque.

Tellement que plusieurs spécialistes s’entendaient pour dire qu’il fallait se préparer à ce que les prix de l’essence continuent leur ascension ou du moins restent très élevés.

Hier, Valero Energy, un des plus importants raffineurs aux États-Unis, a coupé son dividende à 0,05$ US par trimestre (par rapport à 0,15 $US auparavant), après avoir annoncé une perte de près de deux milliards de dollars US (G$) en 2009. Si on inclut les radiations, Valero a perdu un total de 3 G$ US en 2008 et 2009.

Le titre a perdu 75 % de sa valeur depuis son sommet de 2007.

Valero était vu comme une des meilleures sociétés de ce secteur. Que lui est-il arrivé ?

Les lois économiques ont fait leur travail.

 La hausse des prix a provoqué un double impact : d’abord, elle a encouragé les investissements pour stimuler la production et ensuite, elle a forcé les clients à réduire leur consommation (la récession a évidemment eu son mot à dire de ce côté).

Selon la U.S. Energy Information Administration, le taux d’exploitation des raffineries américaines est à un creux pas vu depuis les années 1980. C’est pas peu dire quand on sait qu’en 2005, elles fonctionnaient à pleine capacité, ayant peine à répondre à la demande.

Les conditions fondamentales ont profondément changé en plus en raison de la construction de plusieurs méga-raffineries en Asie et au Moyen-Orient. Selon le Wall Street Journal, ces méga-producteurs représentent 69 % de la nouvelle capacité de production évaluée à 9,3 milions de barils par jour qui fera son entrée entre 2009 et 2014.

Alors, même si on suppose une reprise de la demande sur la base d’une reprise économique, il faudra des années avant de retrouver un meilleur équilibre entre l’offre et la demande (du moins, vu du côté des raffineurs).

Quant à Valero, après s’être lancée dans une vague d’acquisitions durant les années fastes pour devenir le géant de l’industrie, maintenant, elle vend des actifs pour traverser la tempête. Par exemple, elle négocie la vente d’une raffinerie au Delaware avec le même investisseur qui lui a vendu cet actif, à gros prix, en 2005!

Avec une dette totale de 7,4 G$ US, Valero ne peut se permettre le luxe de prendre des chances avec sa situation financière...

Bernard Mooney

P.S. Évidemment, la situation des raffineurs aux États-Unis explique pourquoi le prix de l'essence a chuté à environ 2,69 $ US le gallon actuellement alors qu'il frôlait les 5 $ US en 2005. BM

 

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