Vague d'acquisitions à prévoir

Publié le 29/01/2014 à 10:09

Vague d'acquisitions à prévoir

Publié le 29/01/2014 à 10:09

La Banque de Montréal a annoncé l'achat du gestionnaire britannique F&C. Photo: Bloomberg

Il y a quelques jours, j’ai écrit un commentaire sur les dépenses en immobilisations des sociétés qui, selon plusieurs experts, devraient reprendre de la vigueur après plusieurs années de vache maigre.

Comme je le mentionnais, ces dépenses devraient croître, mais de façon limitée. Par contre, je crois que les sociétés pourraient se lancer bien davantage dans des transactions pour croître plus rapidement.

C’est ce que m’a rappelé l’annonce, mardi, de l’achat par la Banque de Montréal (BMO) du gestionnaire britannique F&C Asset Management pour plus d’un milliard de dollars (G$).

Je ne connais pas les détails de cette transaction spécifique. Mais ce que je peux vous dire, c’est que les acquisitions faites depuis quelques années ont été très rentables pour bien des sociétés. Au point de créer une motivation, un biais de plus en plus fort pour cette voie de développement.

Des hausses renversantes

Les investisseurs ont perçu ce phénomène. C’est pour cela qu’ils accueillent favorablement les annonces de transactions. Par exemple, selon une étude de Credit Suisse, depuis le début de décembre 2013, il y a eu neuf transactions d’au moins 1G$US aux États-Unis impliquant des sociétés ouvertes où les titres des acquéreurs ont augmenté de plus de 5% le jour de l’annonce. La hausse moyenne a été de 17%, ce qui est renversant et contraire à la norme.

Les dirigeants voient ce phénomène et y verront un renforcement positif. Ils seront enclins à eux aussi choisir les achats pour croître.

Sans oublier le fait que les bilans des entreprises demeurent très solides. La dette n’est pas un problème et l’encaisse est élevée.

Et comme le mentionne Credit Suisse, dans bien des industries et secteurs, il est moins coûteux d’acheter que de bâtir à partir de zéro. Cela traduit le fait que malgré bien des discours, les évaluations ne sont pas si élevées. De plus, bâtir une usine dans notre monde est de plus en plus compliqué, long et pénible.

Autre facteur crucial, les taux d’intérêt demeurent relativement bas, diminuant sensiblement les frais de financement.

Enfin, le degré de confiance des dirigeants est plus élevé qu’il n’a jamais été depuis le creux de la crise financière de 2008.

Dans son étude, les stratèges de Credit Suisse analysent les possibilités de transactions dans chaque secteur de l’économie. Peu de secteurs sont à l’abri, pratiquement aucun en fait.

Par exemple, l’industrie bancaire a vécu un traumatisme profond dans la crise. Or, quelques années plus tard, bien des banques se retrouvent avec un surplus de capital et pas assez d’occasions de prêter cet argent. Il est naturel qu’à un certain moment, les dirigeants de ces institutions seront tentés d’utiliser leur capital pour acheter des concurrents.

Ce sera un phénomène à suivre dans les prochains mois.

Bernard Mooney

 

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