Se préparer au prochain marché baissier

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Avril 2015

Se préparer au prochain marché baissier

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Édition du 25 Avril 2015

Photo: Bloomberg

Vous connaissez le vieux dicton qui rappelle qu'il y a seulement deux certitudes dans la vie : les impôts et la mort. Eh bien, pour l'investisseur boursier, il y en a une troisième, celle des marchés baissiers.

Techniquement, un marché baissier est défini comme étant une chute d'au moins 20 % pour un indice principal d'un marché, comme le S&P 500 aux États-Unis et le S&P/TSX au Canada. Lors d'un marché baissier, la plupart des titres baisseront, et plusieurs de bien plus que de 20 %.

Si vous lisez un peu sur les marchés baissiers, vous constaterez qu'ils sont souvent associés aux crises économiques. Toutefois, c'est une erreur de croire qu'une crise est nécessaire pour avoir un marché baissier. La Bourse est trop capricieuse pour cela.

On peut avoir un marché baissier sans crise et même sans récession. Si vous êtes sceptique, je vous comprends, mais je vais vous rappeler le plus récent marché baissier, soit celui de 2011.

En effet, le S&P 500 est passé d'un sommet de 1 370 en avril de cette année-là à un creux de 1074 en octobre, pour un fléchissement de plus de 20 %. Pourtant, il n'y a eu ni crise économique ni récession. Les investisseurs ont simplement réagi avec crainte aux chicanes politiques américaines liées au relèvement du plafond de la dette et à la décote des titres de dette du gouvernement par Standard & Poor's.

J'ouvre une parenthèse ici pour souligner que ces craintes faisaient les manchettes partout dans le monde, et bien des experts prédisaient la fin du monde. Quatre années plus tard, on a complètement oublié !

Plus que cela, vous lisez et entendez un peu partout que la Bourse est dans une montée vertigineuse, sans heurt ni accrochage, ininterrompue depuis 2009, ce qui fausse la réalité.

Je reviendrai sur la leçon du marché baissier de 2011. Auparavant, je veux expliquer pourquoi il est normal qu'on ait des marchés baissiers.

En raison de la nature très émotive de la Bourse, les mouvements brusques et violents sont monnaie courante. Ce point à lui seul sert à vous prévenir de ce qui est possible. Plus vous avez un marché boursier prospère et plus celui-ci dure longtemps, plus vous risquez que l'optimisme grandissant mène à des excès. Ceux-ci peuvent être répandus dans tous les secteurs ou concentrés dans quelques-uns. Par exemple, en 1999-2000, l'euphorie était palpable dans le secteur de la technologie et en particulier les sociétés actives dans Internet.

L'excès d'optimisme peut se mesurer entre autres par les attentes exagérées des investisseurs et l'évaluation des titres. Pour revenir aux conditions qui ont mené à l'éclatement de la bulle de 2000, des sondages de l'époque révélaient qu'une majorité d'investisseurs s'attendaient, au minimum, à des rendements de 15 à 20 % par année pour les 10 prochaines années. De plus, le S&P 500 se négociait à plus de 25 fois les bénéfices, et plusieurs titres technologiques étaient deux fois plus chers.

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